Mort de Ellsworth Kelly

Mort de Ellsworth Kelly

Mort de Ellsworth Kelly : la réaction de Fabrice Hergott

Le directeur du musée d'Art moderne de la Ville de Paris raconte au Figaro comment le grand artiste américain trouva son inspiration dans la Ville Lumière.

L'annonce de la mort du géant de l'art américain, Ellsworth Kelly, si lié à la place de Paris, crée une grande vague d'émotion dans le monde de l'art et des institutions culturelles. Ainsi, Fabrice Hergott, le directeur du Musée d'art moderne de la Ville de Paris, qui réagit pour Le Figaro.

«Avec la mort d'Ellsworth Kelly disparaît le dernier grand peintre américain de l'après-guerre. Le plus européen sinon le plus parisien. Celui qui avait découvert son chemin en visitant les salles du musée d'art moderne pour en dessiner les fenêtres. C'était, je crois, celles du musée national d'art moderne d'alors, devenu aujourd'hui le Palais de Tokyo, qui sont donc les mêmes que celle du musée d'art moderne de la ville de Paris qui en est le pendant architectural. Ces fenêtres ont fait de lui le premier grand artiste minimaliste, un peintre de la couleur pleine et irradiante, prenant et modifiant l'espace où se trouvent ses tableaux dont les formes simples ne sont bien-sûr jamais aussi simples qu'il ne paraît», nous dit cet historien de l'art très ancré dans la peinture, comme en témoignent ses nombreuses expositions, de Chirico à Keith Haring, de Warhol à Markus Lüpertz.

«J'ai eu la chance de le voir installer une de ses grandes œuvres pour l'exposition «Polyptyques» qui inaugurait le Grand Louvre en 1990. Michel Laclotte, ami de l'artiste, Président du Louvre et commissaire de l'exposition, lui avait donné un immense mur pour y installer son tableau en plusieurs parties. Kelly prenait un soin et un temps infini, mesurait jusqu'au millimètre la hauteur et l'espacement alors que nous n'étions certainement pas en avance dans la préparation de l'accrochage. De toute l'exposition, qui couvrait plusieurs siècles de peinture, c'était l'œuvre qui mit le plus de temps à être installée. Mais aussi celle qui, une fois accrochée, qui permit au reste des œuvres de trouver facilement leur place, comme si du haut de son extrême soucis du détail, et d'une méticulosité qui me paraissait alors presque orientale, c'était son œuvre qui donnait la mesure et peut-être même le ton, ample, précis et généreux de toute l'exposition».

L'artiste américain Ellsworth Kelly, peintre et sculpteur abstrait américain, qui faisait partie de cette grande école américaine de l'abstraction minimale des années 50-70, est mort à l'âge de 92 ans, a annoncé dimanche le New York Times, qui cite la galerie Matthew Marks de Manhattan.

Né à Oradell, dans l'État de New York, l'artiste suit des études d'art au Pratt Institute avant d'être mobilisé dans l'US Army et de gagner l'Europe en janvier 1943 où il resta six ans, notamment à Paris, période pendant laquelle sa peinture prendra sa dimension définitive.

Ellsworth Kelly retourne ensuite aux États-Unis étudier la peinture à l'école du musée des Beaux Arts de Boston. «C'était très traditionnel. C'était tout le temps de la peinture de nus, pas beaucoup de couleur. J'aimais Kandinsky. Je voulais faire quelque chose de différent», a-t-il raconté dans une interview ce mois-ci au Guardian, dans laquelle il déclarait continuer à travailler dur.

Blocs de couleur et les contours nets.

La peinture de Kelly s'inscrit dans la technique du Hard-Edge Painting, qui privilégie les grands blocs de couleur et les contours nets. Nombre de ses tableaux ne comportent qu'une seule couleur ou deux blocs de couleur juxtaposés.

Sources : Le Figaro, Le Figaro

Retrouvez notre article sur Ellsworth Kelly 

Ellsworth Kelly, une cote au top

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Ellsworth Kelly - Expertisez
 
Source photographique Yoyo Maeght , New York Times

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