D’une manière générale, les mythes sont tenaces dans le domaine du vin. Voici un bel exemple ! Dom Pérignon était un moine, à la fin du XVIIème siècle et au début du XVIIIème, occupant la charge de chef cellérier - chef de l'office - à l’Abbaye de Hautvillers, près de la ville d’Epernay. Comme souvent, une des activités essentielles de cette abbaye était l’exploitation d’un vignoble et la production de vin. Dom Pérignon a acquis, de son vivant, une haute réputation pour la qualité de ses vins. Mais ces vins étaient tranquilles, comme l’ensemble de la production champenoise de l’époque. Ni lui, ni ses successeurs immédiats, n’ont jamais fait allusion à une quelconque effervescence dans les vins. Dom Pérignon est mort en 1715, et l’autorisation royale de mettre en bouteille du vin en Champagne ne fut accordée qu’en 1728.
Avec Matisse, Rouault et Marquet, Charles Camoin est l'un des élèves illustres de l'atelier de Gustave Moreau.Très lié avec Marquet, dont il a laissé un beau portrait (1904-1905, musée national d'Art moderne, Paris) ; il est impressionné par Cézanne, qu'il rencontre en 1902 et dont l'influence est sensible dans le Portrait de sa mère(1904), et surtout par Matisse avec qui il renoue après 1904 : « Mon instinct de coloriste me rapprochait de lui, mais ce qui restait chez moi du domaine de l'instinct devait très vite se développer chez lui en théorie. Théorie d'exaltation qui devint ce que l'on a appelé le fauvisme, et que, personnellement, je n'ai jamais suivie systématiquement », écrivait-il en 1955. Malgré ces réserves, il n'en reste pas moins que l'essentiel de son œuvre se place alors sous le signe de la peinture fauve, par la facture très libre et l'irréalisme du coloris sinon par sa violence : cinq toiles de lui figurent d'ailleurs à la fameuse exposition du Salon d'automne de 1905, qui voit le baptême du mouvement. Très réservé à l'égard du cubisme (« Que de faux grand style et de parti pris dans tout cela ! », écrivait-il en 1918), Camoin ne participera plus ensuite à aucun mouvement d'avant-garde : il est significatif qu'en 1918 il rende visite à Renoir vers qui il reporte désormais son admiration. Sa peinture, qu'il adoucit peu à peu (La Coupe bleue, 1930, musée national d'Art moderne), se vend bien et lui permet une fin de vie paisible, partagée entre Paris et Saint-Tropez et ponctuée par quelques grandes expositions.