Connaissez-vous l'origine de Saint-Gobain ?
Pour ses 350 ans, Saint-Gobain vous invite à la Concorde !
LE TOUR DU MONDE DES PAVILLONS "SENSATIONS FUTURES"!
En 2015, Saint-Gobain fête ses 350 ans. À cette occasion, la plus ancienne entreprise du CAC 40 s’est lancé un défi: proposer une expérience sensorielle et artistique au grand public dans quatre grandes métropoles à travers le monde. Elle a donc imaginé quatre pavillons, baptisés "Sensations Futures*" qui mettent en scène sa capacité d’innovation et son expertise exceptionnelle en termes de matériaux, notamment de construction.
Après Shanghai en janvier, São Paulo en avril, et Philadelphie en mai, ces pavillons seront à Paris, du 15 au 31 octobre, place de la Concorde. Ils sont ouverts à tous, gratuitement, tous les jours de 10h à 18h (22h le samedi, 20h le dimanche).
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Mais quelle est l'origine de Saint-Gobain ?
En octobre 1665, par ces "lettres patentes", le roi octroie au financier Nicolas Dunoyer et à ses associés un privilège exclusif de fabrication de "glaces de miroirs".
L’octroi de ce privilège pour vingt ans renouvelables, assorti de diverses mesures de protection et d’exemptions fiscales, est un acte solennel et témoigne de l’intérêt que le pouvoir royal porte à l’entreprise. Le monopole industriel et commercial que confèrent les lettres patentes aux associés les protège en France contre la redoutable concurrence vénitienne.
Les associés de la Compagnie Dunoyer qui apportent les capitaux sont issus de la clientèle de Colbert, le puissant ministre de Louis XIV. La manufacture bénéficie de l’aide de l’État pour débaucher les verriers vénitiens mais ceux-ci refusent de transmettre leurs secrets de fabrication. Les problèmes techniques s'ajoutent aux problèmes financiers car les dépenses excèdent largement le capital initial.
Les Vénitiens sont renvoyés en mars 1667 et presque aussitôt remplacés par un gentilhomme verrier, Richard Lucas de Nehou. Celui-ci apporte à la Compagnie la glacerie qu’il possède à Tourlaville, en Normandie, ainsi que sa maîtrise de la technique du verre blanc soufflé en manchon nécessaire à l’obtention de glaces de qualité "façon de Venise".
Désormais, les glaces sont soufflées en Normandie et transportées brutes à Paris, où elles sont transformées avant leur commercialisation. Ce sont ces glaces qui orneront la célèbre Galerie du château de Versailles en 1684.
L'objectif est de battre en brèche la suprématie de la République de Venise sur le marché des miroirs en Europe. Les débuts techniques et financiers de la manufacture, installée au faubourg Saint-Antoine à Paris, sont néanmoins très difficiles.
La glacerie Saint-Gobaon installée à Saint-Gobain n’est pas une création de la Manufacture royale des glaces de Paris mais… de sa concurrente, la Compagnie Thévart.
Celle-ci a obtenu par des lettres patentes datées de décembre 1688 le privilège de fabrication de grandes glaces par l’exploitation d’un procédé révolutionnaire: le coulage du verre en table. Trois ans plus tard, les deux compagnies fusionnent sous l’influence du pouvoir royal.
La Compagnie Thévart est issue de la clientèle du rival et successeur de Colbert dans la faveur du roi, le marquis de Louvois. Neveu de Richard, Louis Lucas de Nehou a abandonné la glacerie de Tourlaville pour se mettre au service de la nouvelle compagnie et contribuer au développement de cette nouvelle technique de fabrication de glaces de grandes dimensions "façon de Venise".
nLe site de Saint-Gobain, petit village situé entre Laon et Soissons, est choisi à cet effet: éloigné des regards indiscrets, il est entouré d’un massif forestier à même de fournir le combustible et les matières premières nécessaires aux fabrications tandis que l’Oise, proche d’une quinzaine de kilomètres, permet de transporter les glaces jusqu’à Paris par voie d’eau et à moindre coût.
En 1695, les deux glaceries, dont la rivalité nuit aux affaires, sont réunies au sein d'une nouvelle Compagnie dite Plastrier, du nom du nouveau titulaire. C’est de la glacerie de Saint-Gobain, fermée en 1995, que le Groupe d'aujourd'hui tire son nom.
Marc-Conrad Buisson fait partie des familles genevoises qui conservent pendant des décennies une part importante du capital de la manufacture.
Les difficultés économiques ont mené la compagnie Plastier à la faillite mais un groupe de banquiers genevois conduit par Jacques Buisson, associé de la Maison Antoine Saladin et fils, prend le contrôle de la Manufacture royale des glaces en 1702 sous le nom de compagnie Dagincourt. Cette restructuration du capital et de la direction de la Manufacture royale des glaces ouvre une longue période de prospérité.
La dégradation de la conjoncture économique au début de la guerre de Succession d’Espagne ainsi que les attaques de concurrents qui contestent son privilège ont conduit la Compagnie Plastrier à la faillite.
La nouvelle Compagnie, dite Dagincourt, reçoit des statuts qui règlent avec plus de précision qu’auparavant les relations entre les actionnaires, appelés à l'époque les "intéressés". Ceux-ci comprennent des familles issues de la banque genevoise mais aussi de la noblesse et de la bourgeoisie d’affaires parisiennes. Les nouveaux statuts définissent aussi le travail du conseil d’administration et la répartition du bénéfice.
Mieux gérée, la Manufacture voit s'ouvrir une longue période de prospérité. Le procédé de la coulée sur table est désormais au point et la Compagnie bénéficie de l’engouement pour les glaces et les miroirs qui ne cesse de se développer tout au long du XVIIIe siècle.