Fondation Hartung-Bergman : regards croisés

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La fondation Hartung-Bergman : regards croisés entre deux géants du XXème siècle

Si vous suivez mes vidéos, vous saurez que lorsque je suis enthousiaste, je le manifeste haut et fort. Eh bien ici, c’est bien le cas, ce lieu est une pure merveille cachée dans les oliviers et mis en musique par les cigales.

Je vous avais parlé d’Ana Eva Bergman dans le cadre de la rétrospective qui a eu lieu au Musée d’Art Moderne. Ici vous pourrez encore mieux la découvrir ou la redécouvrir.

Ana Eva Bergman était la compagne de Hans Hartung : Ils se sont mariés, puis quittés, avant de se remarier. À la fin des années 60, sur les hauteurs d’Antibes, le couple fait construire une maison, dessiné par Hartung lui-même. En contrebas, deux ateliers, l’ensemble en dialogue avec une nature enveloppante. Ils y vécurent jusqu’à leur mort, Aujourd’hui depuis 1994 le siège de la Fondation veillant à faire rayonner leur travail, allié à un laboratoire de recherche et d’un service d’expertise.

Ouvert au public depuis 2022, l’espace a été repensé pour accueillir le public, sans en dénaturer l’esprit.

Alors avant de revenir sur le lieu, revenons sur notre couple Hans Hartung et Ana Eva Bergman.

Je me permettrai de faire cette approche au travers de l’exposition qui s’est achèvée le 27 septembre : « le partage du sensible : Hans Hartung, Anna-Eva Bergman et Terry Haass »

Terry Haass, Hans Hartung et Anna-Eva Bergman : une amitié indéfectible

Terry Haas et le couple Bergman Hartung

Photos fondation Hartung-Bergman

Terry Haas a été à l’origine des retrouvailles des deux tourtereaux et a permis donc aux deux artistes de se retrouver pour partager une vision de la peinture ou plutôt une vision de l’art commune.

J’avoue bien volontiers que je ne connaissais pas cette artiste que j’ai découvert à l’occasion de ma visite. C’est une artiste très intéressante, mais qui plus est, a partagé sa vie et son art avec le couple Bergman-Hartung, comme amie proche.

Vous avez l’occasion de voir ses œuvres, croisées avec celles de ses deux amis.

Terry Haass, bien que moins connue, partage avec Bergman et Hartung un langage artistique abstrait : on peut y voir une similarité incontestable, doublé d’une vie marquée par des épreuves difficiles dont elle est ressortie plus forte.

Terry Haass a rencontré Anna-Eva Bergman en Norvège en 1951, établissant une relation marquée par le respect mutuel et des influences réciproques. Haass est l'une des rares artistes à avoir rendu hommage à Bergman, notamment par un portfolio de collages lithographiés et un monument, exposé au Centre d'art Henie-Onstad. Ces œuvres témoignent d'une profonde admiration et d'une complicité artistique.

L'exposition actuelle qui réunit ici ces trois artistes met en avant non seulement leurs œuvres, mais aussi leurs correspondances et autres documents, révélant la richesse de leur "partage du sensible."

On parle là d’une vision intérieure : de la même manière qu’Hartung disait qu’il devait avoir un grand intérieur, entendant ainsi un grand monde intérieur. Bergman parlait de poussée intérieure. Haas, s’y apparente.

Elle essaie de traduire l’intuition du cosmos qu’elle recherche au plus profond d’elle-même.

Les œuvres se succèdent, chacune se répondant.

Une sculpture de Hartung incroyable et des sculptures de Haas que j’ai trouvé très intéressantes.

Parmi les documents exposés, il y a une interview faite en 1952 à Ana Eva Bergman pour la télévision et radio norvégienne sur la peinture moderne qui est tout à fait prodigieuse et tellement juste et qui témoigne de ce fil indicible qui lie tous les artistes « je crois que les meilleurs artistes abstraits sont ceux qui connaissent le mieux l’art ancien (…). Je ne crois pas en des artistes modernes qui prétendent avoir trouvé le salut éternel et qui rendent tout ce qui a été fait avant »

Il est vrai que les écrits des artistes apportent toujours beaucoup, non seulement sur leurs œuvres, mais nous éclaire sur leur vision globale de la peinture, qui s’inscrit dans une lignée de transmission.

D’ailleurs, Ana Eva Bergman aurait aimé ce qu’est devenu ce lieu :

Thomas Schlesser a en effet pensé la fondation au-delà d’un musée, comme un centre de recherche adossé au colossal fonds d’archives conservé dans les lieux : “L’idée est que la fondation soit un des vecteurs du renouvellement de l’écriture de l’histoire de l’art moderne et contemporain. Un centre de recherche accueillera en résidence des chercheurs d’horizons variés, de différentes disciplines, autour d’un programme biennal. Le premier aura pour thématique “Sciences et Abstractions” (2022-23)”, détaille-t-il. Persuadé que la fondation, hantée par deux peintres d’exception, est un lieu propice à l’épanouissement de l’imagination et de la réflexion. Stimulé par la beauté des lieux. “Une Villa Médicis” méditerranéenne, au bord d’une piscine monochrome !

Mais revenons à ce lieu et à nos deux complices Hans Hartung et Ana Eva Bergman

Hans Hartung et Anna Eva Bergman : un couple mythique

Photo fondation Hartung-Bergman

Hans Hartung, au travers de son atelier

Je vous parlerai d’Hans Hartung au travers de son atelier que vous pourrez visiter et qui, à mon sens, semble encore vivant, tant le lieu est chargé.

Prenez le temps de prendre connaissance du petit cartouche qui précède l’atelier de l’artiste.

J’ai eu l’impression de pénétrer par effraction dans ce lieu et de m’approcher doucement d’Hans Hartung derrière ce fauteuil. J’ai presque eu l’impression de sentir sa présence.

Quelques enregistrements sonores vont dans ce sens, un grand moment d’émotion et la musique ! Oui la musique occupait une place essentielle, Bach notamment, dans la vie des deux artistes. L’un et l’autre avaient fait des études de piano poussées, couplées d’excellents danseurs.

Tout est en place : les pulvérisateurs, le fauteuil roulant, depuis lequel il peignait des toiles monumentales (jusqu’à 3 m par 5) grâce à ses assistants et à des tyrolienne. Hartung avait été amputé d’une jambe pendant la Seconde Guerre mondiale, qu’il a vécu au sein de la Légion étrangère pour lutter contre Hitler.

Rien n’a changé depuis sa disparition le 7 décembre 1989. "À la fin de sa vie, Hartung peignait avec une méthode qui était celle de la projection avec des sulfateuses de jardin. Du coup, tous les murs sont remplis de taches de couleur, de coulures et ça donne quasiment l’aspect d’une énorme œuvre d’art" dit Thomas Schlesser

Les murs sont des œuvres à part entière, maculées de gouttes de peinture. Quelle force s’en dégage !

La fondation n’est pas seulement un musée, elle est un sanctuaire, un mémorial. Sentiment confirmé dans la dernière pièce du parcours, dans le prolongement de l’atelier : deux œuvres s’y côtoient dans la pénombre, leurs toutes dernières. Nous sommes dans leur tombeau.

Un feu d’artifice après une déambulation tout en retenue.

Revenons sur Hans Hartung : Hans Hartung (1904-1989) est une des figures majeures de l'art abstrait du XXe siècle. Son œuvre se distingue par une approche innovante de la peinture, marquée par une exploration profonde des formes, des lignes, et des couleurs.

Vous aurez la chance de voir dans ce lieu des pièces maîtresse du peintre.

Hartung est né le 21 septembre 1904 à Leipzig, en Allemagne. Dès son plus jeune âge, il montre un intérêt marqué pour l'art, influencé par des artistes comme Rembrandt et Goya, mais aussi par les œuvres postimpressionnistes. Il étudie d'abord à l'Académie des beaux-arts de Leipzig, puis à Dresde et Munich. Sa rencontre avec les œuvres de Kandinsky et de l'expressionnisme allemand marque un tournant dans son parcours artistique, l'orientant vers une peinture non figurative.

Dans les années 1930, Hartung s’installe à Paris, fuyant le climat politique de l'Allemagne nazie. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il s'engage dans la Légion étrangère française, où il perd une jambe en 1944. Cette expérience le marquera profondément, influençant son approche de la peinture.

Après la guerre, il s’installe définitivement en France et devient une figure centrale de l’art abstrait. Il obtient la nationalité française en 1946. Hartung est récompensé par de nombreuses distinctions tout au long de sa carrière, dont le prestigieux Grand Prix international de peinture de la Biennale de Venise en 1960. Il décède le 7 décembre 1989 à Antibes.

Démarche artistique :

Hartung est souvent associé au mouvement de l’abstraction lyrique, bien que son travail ne se limite pas à cette étiquette. Sa démarche artistique est caractérisée par une spontanéité gestuelle, où le geste du peintre devient l’élément central de la création. Il privilégie les formes abstraites, les lignes dynamiques, et les contrastes de couleurs intenses.

Son travail se distingue par l’utilisation de techniques variées et souvent novatrices. Hartung expérimente avec divers outils, tels que des pinceaux, des brosses, des râteaux, et même des branches d’arbres, pour créer des effets uniques sur la toile. Il manipule aussi les matériaux pour obtenir des textures et des effets de lumière particuliers. Cette approche met en lumière son désir de capturer l’énergie du moment, un geste vif et maîtrisé qui évoque un certain lyrisme.

Hartung a toujours entretenu un rapport intense et passionné avec la peinture. Pour lui, le geste artistique est à la fois un acte de création et d’expression personnelle. Il considérait la peinture comme un langage en soi, capable de traduire les émotions les plus profondes et les pensées les plus abstraites. Hartung voyait la toile comme un espace de liberté totale, où il pouvait expérimenter sans contrainte.

Contrairement à l’expressionnisme abstrait américain, plus dramatique et expansif, l'abstraction lyrique européenne, représentée par Hartung, privilégie une forme de méditation intérieure, une réflexion sur le geste et l'énergie créatrice, un lien indéniable qu’il partage avec Ana Eva Begman.

Anna Eva Bergman : une artiste hors norme

Elle y bénéficie d’une vaste pièce blanche surmontée d’une mezzanine, ouverte sur l’oliveraie et laissant pénétrer la lumière du nord. Là, elle installe un grand plan de travail où elle peut se livrer à ses minutieux collages à la feuille d’or ou d’argent et à ses peintures atmosphériques aux reflets changeants, empreints d’une mysticité incomparable s’inspirant des effets changeants de la nature comme la pluie, les vagues ou l’horizon, qui sera d’ailleurs le sujet de son dernier tableau.

Ana-Eva Bergman (1909-1987) est une artiste norvégienne, reconnue pour son travail dans le domaine de l'art abstrait. Son œuvre, caractérisée par une exploration des formes géométriques et des effets lumineux, occupe une place singulière dans l'histoire de l'art du XXe siècle.

Ana-Eva Bergman est née le 29 mai 1909 à Stockholm, en Suède, mais elle grandit en Norvège. Elle étudie d'abord à l'École nationale des arts décoratifs d'Oslo, où elle commence à se former au dessin et à la peinture. Très tôt, elle montre une sensibilité particulière pour les paysages nordiques, qui marqueront profondément son travail.

En 1929, Bergman s'installe à Paris, où elle fréquente les milieux artistiques et se familiarise avec les courants d'avant-garde. C’est à Paris qu’elle rencontre Hans Hartung, qu'elle épousera en 1932. Leur mariage se solde par un divorce en 1939, mais ils se remarieront en 1957, confirmant la force de leur lien personnel et artistique.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Bergman retourne en Norvège, où elle continue de développer son art, malgré les difficultés. À partir des années 1950, son style s'affirme de plus en plus vers l'abstraction, inspiré par les paysages nordiques et les influences mystiques et spirituelles qui l’ont toujours fascinée.

Ana-Eva Bergman décède le 24 juillet 1987 à Grasse, en France, laissant derrière elle un corpus d'œuvres qui allient rigueur géométrique et poésie lumineuse.

Le travail d’Ana-Eva Bergman se distingue par une recherche rigoureuse sur les formes géométriques, la lumière et la matérialité des surfaces. Ses œuvres sont souvent caractérisées par l'utilisation de feuilles d'or, d'argent ou de cuivre, qu'elle applique sur ses toiles pour créer des effets de lumière et de reflets qui confèrent une dimension presque spirituelle à ses compositions.

Bergman s'inspire largement de la nature, en particulier des paysages nordiques qu'elle a connus dans son enfance. Elle traduit ces paysages en formes abstraites, cherchant à capturer l'essence de la nature plutôt que sa représentation figurative. Ses œuvres dégagent une impression de calme et de sérénité, grâce à l'utilisation de compositions simples et épurées, souvent dominées par des horizons, des montagnes ou des formes célestes.

Elle développe également une approche unique du rapport entre la surface et la profondeur, jouant sur la texture et la lumière pour donner à ses œuvres une présence quasi sculpturale. Elle occupe une place particulière dans l'art abstrait du XXème siècle en tant qu’artiste qui a su marier des influences mystiques avec une rigueur formelle, créant des œuvres intemporelles qui continuent d'inspirer les nouvelles générations d'artistes.

Ana-Eva Bergman est une figure clé de l’abstraction en Europe, bien que son œuvre ait été parfois éclipsée par celle de son mari, Hans Hartung. Elle devrait faire partie du Panthéon des artistes du XXème comme le souligne Thomas Shlesser.

Pour Ana-Eva Bergman, la peinture est un moyen d'expression spirituelle et introspective. Contrairement à l'approche gestuelle et spontanée de Hartung, Bergman aborde la peinture de manière plus méthodique, en recherchant la perfection dans la forme et l'harmonie dans la composition.

Elle considérait la lumière comme un élément fondamental de son art, non seulement pour ses qualités visuelles, mais aussi pour sa dimension symbolique. Son utilisation de la lumière à travers les métaux reflète son intérêt pour la transcendance et la spiritualité, transformant ses toiles en des méditations visuelles sur l'infini et le sacré.

Quel regard croisé pourrait-on faire de la démarche de Bergman et Hans Hartung ?

Bien que leurs démarches artistiques soient distinctes — Hartung privilégiant le geste et la spontanéité, tandis que Bergman explorait la simplicité des formes et la lumière —, leurs œuvres se rejoignent dans une quête commune de l'abstraction et de l'essence des formes. Leur relation a enrichi leurs pratiques respectives, chacun trouvant dans le travail de l'autre une source d'inspiration et de réflexion. Leur collaboration et leur influence mutuelle témoignent d'une complicité rare, où l'art est à la fois une affaire personnelle et partagée.

Le croisement artistique entre Anna-Eva Bergman et Hans Hartung est un exemple fascinant de la manière dont deux artistes, ayant des styles et des approches distincts, peuvent néanmoins s’influencer mutuellement de manière significative.

Leur relation artistique a également influencé leur usage des matériaux. Hartung a introduit Bergman à l'utilisation de la feuille de métal dans ses œuvres, tandis que Bergman a sensibilisé Hartung à l'importance de la lumière et de la surface.

Ensemble, ils ont partagé des espaces de création et ont développé un dialogue artistique où les contrastes de leurs œuvres respectives mettaient en lumière la diversité de l'abstraction au XXe siècle. Leur résidence commune à Antibes, qui abrite aujourd'hui la Fondation Hartung-Bergman, est un symbole de cette symbiose artistique, un lieu où leurs œuvres continuent de dialoguer.

Leurs œuvres ne se ressemblent pas mais s’épousent sans cesse, dans un va-et-vient d’inspirations feutrées, dans une spiritualité émouvante, à l’image de leur relation fusionnelle. Les traits jaillissants et les grands horizons vaporeux de l’un répondent aux pierres argentées et aux vagues scintillantes de l’autre.

La fondation

Entre ces murs, se sont épanouis durant plus de dix ans l’amour inconditionnel d’un couple qui a dédié sa vie à la peinture. Une histoire digne d’un roman qui débute sans le sou, les obligeant à trouver refuge à Minorque en 1932 où ils ont vécu dans une petite maison, dans une une misère matérielle terrible qui finira par avoir raison du couple.

Trois ans plus tard, c’est malade, suspecté d’espionnage et en proie à des ennuis d’argent que le couple est forcé de quitter les lieux « Et c’est ainsi qu’Adam et Ève quittèrent le Paradis, un plat de poissons et deux pommes à la main ; conscients qu’ils avaient eu largement leur part de l’arbre de la sagesse », racontera nostalgique Anna-Eva.

Anna-Eva a quitté Hans en 1937 pour retrouver sa Norvège natale et a délaissé, pendant presque dix ans, les pinceaux pour l’illustration, le journalisme et la philosophie. Jusqu’à son expédition dans les fjords du Finnmark qui a ranimé la flamme qui ne l’a jamais quittée et qui donnera lieu à une série de tableaux époustouflants.

De son côté, Hans, inquiété par la Gestapo, s’est d’abord réfugié à Paris puis s’est engagé dans la Légion étrangère : il y perdra une jambe en moins.

En 1952, les ex-amoureux se recroisent à Paris lors d’un vernissage. Ils sont alors chacun remariés. Hans Hartung est accompagné de sa femme, Roberta, la fille du sculpteur Julio González, grâce à laquelle, qu’Hans Hartung put se réfugier en zone libre lors de l’Occupation. Pourtant, l’amour est éternel : en un regard la magie opère. Encore. Roberta González ne luttera pas. Et le couple s’unira à nouveau cinq ans plus tard, faisant ressurgir le rêve oublié de Minorque qu’ils ressuscitent dans cette maison sur les hauteurs d’Antibes.

En quelques chiffres, ce sont désormais 1500 mètres carrés de jardin, 500 mètres carrés de terrasse, et 600 mètres carrés de surfaces d’exposition, médiation et d’atelier qui sont accessibles et offrent une immersion dans un lieu extraordinaire par la variété de ses patrimoines : ses bâtiments, sa végétation, ses œuvres, ses archives. Le tout a été adapté en vue de pouvoir accueillir au mieux le public PMR.

La villa dans laquelle vivait le couple d’artistes, inspirée par l’architecture élémentariste des années trente, n’est pas accessible au public. Les visiteurs peuvent cependant apercevoir la piscine bleu azur et le patio.

En revanche, les ateliers installés en contrebas ont été aménagés pour recevoir le public. Deux espaces d’exposition ont été créés autour. On y découvre notamment le travail fascinant et encore trop peu connu d’Anna Eva Bergman.

Mon avis sur la fondation Hartung Bergman

Comme je vous le disais au début de cette vidéo, j’ai été littéralement enchantée par ce lieu.

L’expérience y est unique

Passée le portail imposant et élégant de la fondation, vous ferez quelques pas pour rejoindre la billetterie au bas d’un escalier bordé des biographies des deux artistes.

Là nous avons été accueillis par une charmante hôtesse qui nous a dirigé vers l’espace d’exposition et proposé de se restaurer – un charmant café en effet vous tend les bras.

La visite vous permet de découvrir comme je vous l’ai dit l’atelier de Hartung et celui de Bergman et d’y découvrir les expositions, en l’occurrence celle-ci était passionnante d’autant que Terry Haas constitue un trait d’union intemporel entre les deux artistes et apporte un éclairage sur le travail de Bergman, moins connu que celui d’Hartung

Je vous invite, si vous n’avez pas vu l’exposition à vous reporter à ma vidéo à ce sujet.

Concernant la visite de la fondation Hartung Bergman, c’est un essentiel dans une existence. Ce jour-là, il n’y avait que quelques personnes, améliorant sans conteste l’expérience dans la pureté de ce lieu.

Ce que j’ai apprécié, c’est l’entité de ce lieu. Une harmonie extraordinaire. Celui-ci est sous-tendu, chez Bergman comme chez Hartung, par une quête d’absolu reposant sur la maîtrise parfaite d’éléments simples et essentiels : rythmes, couleurs, matières, lumières.

Mémoire vivante de ces années de création, l’ancienne cuisinière du couple, Marcelle, travaille toujours à la fondation. Elle se souvient que les artistes s’inquiétaient pour l’avenir de leur maison-atelier. "C’était la volonté des deux artistes que ça soit ouvert au public, que tout le monde visite et en fait ça s’est réalisé." raconte Marcelle.

Plus de 30 ans après leur mort, le vœu d’Hans Hartung et Anna-Eva Bergman a été exaucé.

Avant de quitter les lieux, prenez le temps de vous assoir tranquillement l’ombre d’un olivier, fermez les yeux et passez en revue les œuvres que vous avez vues.

L’expérience est unique et j’y reviendrai sans aucun doute.

Elodie Couturier

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