Francis Bacon (1909-1992) est un peintre figuratif d’origine britannique célèbre pour ses portraits torturés et émotionnellement forts.

Francis Bacon nait en Irlande en 1909 dans une famille d’éleveur de chevaux. Asthmatique et de santé fragile, il est affecté au ministère de la guerre à Londres à partir de 1914. Son homosexualité révélée à l’âge de 16 ans lui vaut le rejet de son père mais sa mère continue de lui envoyer une pension de 3£ lui permettant de subvenir à ses besoins.

Francis Bacon part pour Berlin en 1927 avec Harcourt-Smith, une relation de sa mère. Ville en pleine reconstruction culturelle, artistique et architecturale, il voit Metropolis du réalisateur Fritz Lang, un des derniers films expressionniste de la république de Weimar, et Battleship Potemkin (1925) de Sergei Eisenstein, œuvre de propagande populaire soviétique où est remis en cause la hiérarchie. Ces deux films seront à la base de la création et de l’imaginaire du peintre. Il part ensuite pour Paris, rencontre la pianiste et collectionneuse Yvonne Bocquentin qui lui offrira une chambre dans la propriété familiale de Chantilly, elle lui apprendra le français et lui fera visiter Paris et ses nombreuses galeries. Il se rendra notamment à la galerie Paul Rosenberg pour l’exposition 106 drawings by Picasso, qui vont le pousser à embrasser la carrière d’artiste et profondément influencer ses premières toiles. Il vit alors une vie de bohème a Montparnasse et fréquente les expositions de Chirico, Picabia ou Soutine.

Il retourne à Londres en 1928, travaille comme designer d’intérieur et prend un atelier dans South Kensington, qu’il partage avec Eric Alden qui deviendra son premier collectionneur. Il fabrique quelques pièces de mobilier dans un style moderne, composées de métal et inspirées d’Eileen Gray ou du Corbusier. Durant l’année 1930, le magasine « The Studio » lui consacre un article intitulé 1930 Look in British Decoration.

C’est cette année là que le peintre Roy de Maistre montre à Francis Bacon comment utiliser la peinture à l’huile, et en novembre, ils organisent une exposition de leurs travaux dans l’atelier de Bacon. Il abandonne alors le métier de décorateur pour se consacrer exclusivement à la peinture. Ce n’est qu’à l’âge de 23 ans qu’il réalise son premier chef d’œuvre, une Crucifixion qui paraitra dans le magasine Art Now, ainsi que dans le livre du poète anarchiste et critique d’art, Herbert Read avant d’être acquise par le collectionneur Sir Michael Sadler. Hélas, l’exposition personnelle que lui organise la Transition Gallery en 1934 est vivement critiquée par le Times, et en 1936, il n’est pas retenu pour exposer à l’Exposition Internationale du Surréalisme qui se tenait alors à Londres. Il participe tout de même en 1937 à l’exposition « Young British Painters » organisée par son ami Eric Hall, mais dans l’ensemble, très peu de peintures de cette période subsiste aujourd’hui car elles ont été pour la plupart détruites par l’artiste.

Inapte au service militaire en raison de son asthme, Francis Bacon s’engage dans le service civil jusqu’en 1942, puis s’installe avec Eric Hall à la campagne. Sa confrontation à la guerre par les bombardements et les champs de ruines va contribuée à l’imagerie viscéralement violente de sa peinture.

En 1943, il retourne à Londres et ouvre un casino illégal dans la cave de l’ancienne maison du peintre préraphaélite, John Everett Millais, où il peindra Trois études au pied d’une crucifixion. Etudes exposées dès 1945 à la Lefevre Gallery et qui reçoit alors une critique moribonde d’un public choqué par la violence expressive des corps distordus et contracturés. Le tableau sera néanmoins acheté par Eric Hall qui le vendra par la suite à la Tate Gallery en 1953.

En 1946, il part pour Monte-Carlo et travaille sur une œuvre ambitieuse issue de transformations improbables ; ce qui devait être un atterrissage d’oiseau sur un champ, se transforme vite en massacre de champ de bataille. Le peintre Graham Sutherland est subjugué par cette œuvre et contacte la marchande Erica Brausen qui va l’acheter immédiatement et l’exposer dans plusieurs évènements collectifs avant de le prêter au Musée d’Art Moderne de Paris pour l’exposition Art du XXème. Cette toile sera achetée ensuite par le musée d’art moderne de New York en 1948 et la galerie Brausen’s Hanover lui organisera une exposition personnelle en 1949.

A partir des années 1950, il se lance dans les séries, celle des « Têtes », des papes inspirés du portrait du pape Innocent X réalisé par Velasquez en 1650. S’inspirant des photographies sur la décomposition du mouvement du britannique Edward James Muggeridge, il réinterprète picturalement le cri de l’infirmière dans le film Battleship Potemkin (1925) de Sergei Eisenstein. Le portrait en mouvement devient alors le vocabulaire indispensable à la création de Francis Bacon.

Entre 1950 et 1952, il voyage en Afrique du Sud, au Zimbabwe et en Egypte, visitant famille et monuments. Lorsqu’il revient, il se lance dans des séries de sphinx et d’études de paysage d’Afrique et de Provence.

La galerie New Yorkaise des frères Durlacher organise sa première exposition personnelle aux Etats-Unis, tandis que sa première en France ne date que de 1957 à la Galerie Rive Droite.

En 1954, il est invité à représenter la Grande Bretagne à la XXVIIe Biennale de Venise, aux cotés de Ben Nicholson et Lucian Freud.

Lors de son exposition à la Galerie Hanovre, il présenta une série de toiles inspirées d’un tableau de Van Gogh détruit durant la Seconde Guerre Mondiale. Il y développe un style plus épais, grossier, mélangé à de vives couleurs inspirées de la lumière marocaine, où il se rend régulièrement entre 1954 et 1958 pour rejoindre son amant, le pilote Peter Lacy en poste à Tanger.

Puis il signe avec la galerie Malborough Fine Art qui lui organise expositions et rétrospectives. Il est invité à la Biennale de Sao Paulo en 1959, et en 1961, la galerie l’installe dans un studio à Londres. Il y peindra en 1964, son premier grand triptyque Trois Etudes pour une Crucifixion que le peintre réalisa en dix jours. Il utilisera alors le triptyque régulièrement pour les plus ambitieuses de ses œuvres. Ce triptyque fut intégré à la grande rétrospective qui eut lieu à la Tate Modern avant d’être acquis par le musée Guggenheim.

A la fin de l’année 1963, il rencontre George Dyer, un ancien malfrat dont l’expression dépressive en fera un sujet récurent jusqu’à la mort de celui-ci en 1972 lors de la grande rétrospective qui se tenait au Grand Palais à Paris.

Il rencontra aussi Alberto Giacometti et l’aida à préparer sa rétrospective à la Tate, mais la mort de ce dernier ne laissa pas assez de temps à leur amitié pour se développer outre mesure; néanmoins l’influence de celui-ci en 1966, notamment de par ses dessins, influença nettement l’œuvre de Bacon.

La galerie Malborough lui organise une seconde exposition personnelle en 1968 et l’ensemble des toiles fut vendu en moins d’une semaine alors que la critique américaine reste alors, encore divisée sur l’attitude à adopter vis à vis de l’œuvre de cet artiste.

Francis Bacon passe la majeure partie des années 1970 à Paris et en 1977 la galerie Claude Bernard l’invite à y exposer ses travaux les plus récents. Il rencontre au milieu des années 1970, John Edwards, qui sera son dernier amant et qui, à la mort du peintre, lèguera l’ensemble de l’atelier au Musée d’art moderne de Dublin.

De la fin des années 1970 aux années 1980, sa reconnaissance est telle que des expositions personnelles et autres rétrospectives sont organisées sur tout les continents : Madrid, Barcelone, Tokyo, Kyoto, Nagoya, Washington D.C, Londres, Moscou…

Fragilisé par son asthme et la saleté de ses ateliers, il part en Espagne sur les conseils de son médecin, mais succombe à une attaque cardiaque lors du voyage le menant à Madrid le 28 avril 1992.

 

Francis Bacon, sa cote sur le marché de l’art

Inscrivant un record à 95 millions d’euros pour Trois études de Lucian Freud, passé en vente aux enchères en novembre 2013, Francis Bacon passe dans la catégorie des artistes les plus chèrs au monde derrière Picasso et Warhol mais avant Monet ou Richter. En savoir plus

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