Jean Tinguely, pop art et nouveau réalisme
Jean Tinguely, la critique de la société de consommation
Jean Tinguely, né en 1925 à Fribourg et mort à Berne en 1991, est sculpteur suisse. Il fait ses études aux Arts appliqués de Bâle de 1940 à 1945, et en 1944 commence à s’intéresser au mouvement dans l’espace. Dans les années 50 il réalise une série de sculptures à moteurs, nommées les Méta-matics.
Jean Tinguely personnifie ses machines, en leur faisant produire un mouvement que l’homme pourrait lui aussi faire. Ces sculptures sont des œuvres abstraites animées par un moteur électrique. Cependant, n’y aurait-il pas un message futuriste où l’homme serait remplacé par la machine ? Cette ouverture lance un défi à l’art-même, en créant ses limites. L’homme a-t-il dans ses créations artistiques une limite à sa façon de créer et la machine serait-elle une façon plus concrète d'apporter une production artistique ? Jean Tinguely oppose l’homme et la machine.
Tinguely rencontre Niki de Saint-Phalle, qui deviendra sa femme, lors de la Biennale de Paris en 1959 où il y présente ses machines métamatics. En 1960, il signe la constitution des Nouveaux Réalistes et devient le co-fondateur du mouvement.
Durant les années suivantes, de 1961 à 1963, il se perfectionne et crée les « Balubas », inspirés des œuvres de sa compagne. Tinguely intègre une notion de joie et de sérénité dans les « Balubas » qui sont des sculptures agitées et bariolées. Il faut savoir que les Balubas sont un peuple qui occupe aujourd’hui le Nord du Katanga, pays d’Afrique dont on ne connait pas précisément l'origine. Jean Tinguely met en scène, avec ses Balubas, des danses sauvages et provocantes. Ce sont des montages faits de déchets récupérés de la population et de sa consommation. On y retrouve des morceaux de fer et fils métalliques, fragments de plastique, plumes de toutes les couleurs, bandes de caoutchouc, fourrures, jouets, objets banals et quotidiens qui se retrouvent montés en de fragiles assemblages.
Ici, ce « Baluba » est comme un animal imaginaire, une sorte d'oiseau à l’allure de perroquet pourvu d'un long bec rouge, d’un œil jaune et de plumes orange et d'une houppe en fer comme un « tourbillon » à l’arrière de la tête. Sa construction est très fine, par l’utilisation de fils tout en courbe arrondies. Jean Tinguely, nous propose un voyage à travers cet oiseau, dans un pays exotique, chaud et riche en couleur qui fait allusion au peuple Baluba.
En 1967, réalisation des Rotozazas, des sculptures peintes en noir qui jouent au ballon.
Ici, cette sculpture en métal de grande taille est basée sur un mécanisme qui fait parcourir à des ballons de couleurs un chemin à travers la structure ; le tout fonctionne par un moteur. L’œuvre évoque l’enfance et le jeu par l’utilisation du ballon.
Ces sculptures se transforment en machines folles d’influence dadaïste, à partir de métaux, de rebuts d’usine et d’un moteur qui permet d’actionner la machine. La sculpture produit également de la musique, de la peinture ou de l’eau. Tinguely refuse toute utilisation de l’objet neuf, symbole de la société de consommation. Pour lui, la "nouvelle approche perceptive du réel" passe par la machine, le moteur électrique. Aussi, ses machines fabriquées produisent un son poétique et violent, qui marque la personnalité de l’artiste. Ceci est un reflet du matérialisme de cette époque qui s'industrialise à grande vitesse. Tinguely programme parfois la mort de ses propres machines, en leur donnant un comportement mécanique chaotique et suicidaire, qui se traduit par la sonorité d’une violence de chocs, jusqu'à l'arrêt des mécanismes. Il cite « Le mouvement me permettait tout simplement d'échapper à cette pétrification, à cette fin de la peinture ».
Jean Tinguely travaille aussi en association avec sa femme, Niki de Saint-Phalle, comme pour « La Fontaine Stravinsky » (1983) qui rend hommage au compositeur russe du XXe siècle. Celle ci se trouve près du centre Georges Pompidou à Paris.
Cette construction est un vaste bassin dans lequel plusieurs sculptures sont disposées et animées par la force de l’eau. Les sons que produisent ces sculptures rappellent la musique de Stravinsky. L’ensemble de l’œuvre donne au spectateur un sentiment de joie à travers les formes rondes et les couleurs vives des sculptures. Le rêve s’installe dans un nouvel espace au cœur d’un bassin d’eau. Source
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Jean Tinguely sur Expertisez.com :
Jean Tinguely, constante indéterminée
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