Jef Aérosol, l’inspiration rock
Tantôt pochoiriste, photo-graphiste, peintre ou musicien, Jef Aérosol est un artiste aux multiples talents.
Symbole de la nouvelle vague du street art français, il sème ses œuvres singulières signées d’une flèche rouge depuis le début des années 80 sur les murs de Tours, Orléans, Lille, Paris, Nantes, Londres, Lisbonne, Venise, Rome, Amsterdam, Chicago, New-York, Dublin, Bruxelles, Tokyo, Barcelone…
Les Clash : la révélation !
De son vrai nom Jean-François Perroy, Jef Aérosol est né à Nantes en 1957. Enfant du rock, il est biberonné aux Clash, Hendrix, Dylan et autres Rolling Stones dont il collectionne les posters. Ces affiches épinglées sur les murs de sa chambre d’adolescent sont ses premières sources d’inspiration. Tout comme les pochettes des vinyles et les fanzines qu’il fourrage dans son sac comme de précieux trésors. La révélation sur son avenir artistique, Jef Aérosol l’a en 1977, à 20 ans, lors d’un concert des Clash. Le chanteur, qui arbore un pochoir sur son t-shirt, a invité un graffiti-artist new-yorkais à venir bomber en direct une immense toile de fond de scène. L’odeur de la bombe et le tintement des billes dans les aérosols émoustillent le pseudo-punk.
Fan des plasticiens Ernest Pignon-Ernest, Gérard Zlotykamien ou du photographe Georges Rousse, Jef Aérosol s’essaie très tôt à la technique du photo-graphisme. Ou l’art de transformer les images à partir de photomatons, de photocopies, de découpages et de collages qui jouent avec l’ombre et la lumière. Ces fabrications maisons deviendront ses premiers pochoirs.
Prof d’anglais le jour, rebel la nuit
Professeur d’anglais, il s’installe à Tours, Orléans puis Lille au début des années 80. Il mène alors une double vie. Le jour, il est Jean-François Perroy, le prof d’anglais à l’allure rangée. Et la nuit, il se transforme en saltimbanque. Il traque les murs de la ville et pulvérise l’encre à coup de bombe. Il est en quête perpétuelle de reconnaissance. Son art, Jef Aérosol l’avoue lui-même, est un peu une façon mégalomane de s’affirmer. Et d’échapper à la vie raisonnable des adultes qu’il refuse tant. « Un bon moyen pour moi d’affirmer mon côté sale gosse », dit-il, alors même qu’il est issu d’une famille aisée. « Au collège, j’ai souvent regretté de ne pas appartenir à un milieu défavorisé. Cela aurait légitimé mes envies de rébellion », commente-t-il. Peu à peu, Jef Aérosol impose l’être humain aux cœurs des cités de béton en peignant des visages et des regards dans la ville. « Ce sont autant de témoins silencieux qui peuvent voir la rue et communiquer avec les passants quand je ne suis plus là », pense-t-il. Il peint alors des personnalités – Martin Luther King, Gandhi ou Lennon – et parfois des anonymes. Son message se veut avant tout poétique plus que politique.
Un sens à sa vie
Très vite, Jef Aérosol se faire remarquer par les médias et les milieux artistiques qui lui demandent des collaborations. Décorations de bars, organisations de concerts, créations d’affiches et de fanzines avec Jean-Daniel Beauvallet, aujourd’hui rédacteur en chef des Inrockuptibles, Olivier Bas, spécialiste de la musique devenu juré de la Nouvelle Star en 2012 ou Thierry Chassagne, devenu P-dg de Warner Music France. En 1988, il se remet plus encore dans la musique et intègre différents groupes avec qui il part en tournées. Ventes, expos, performances, concerts et enregistrements se succèdent au fil des années 90. Pour Jef Aérosol, qui laisse sa trace fléchée à chacune de ses escales, la pratique du pochoir a donné un sens à sa vie.
En 2009, le prolixe Jef Aérosol qui poursuit ses expos et performances, décide enfin de quitter l’Education Nationale et de devenir artiste à plein temps.
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