Mitchell et Monet à la Fondation Louis Vuitton

Le grand public français découvre ici l’artiste Joan Mitchell et avant de vous parler de l’exposition et surtout de ce que j’en ai pensé, je me permets de faire un retour sur l’artiste qu’il faut connaître bien entendu.

Qui est Joan Mtichell ?

Joan Mitchell était artiste peintre et graveuse expressionniste abstraite, connue pour ses tableaux à grande échelle, dynamiques, colorés et à panneaux multiples. 

Ses œuvres se caractérisent par leur inspiration stratifiée de la nature et leurs qualités émotives. 

Mitchell a une carrière longue et cohérente. Elle a connu un succès précoce dans les années 1950, une époque où peu de femmes artistes étaient reconnues, et a continué à peindre jusqu'à sa mort en 1992. 

Joan Mitchell est née en 1925 à Chicago dans une famille aisée.

Dès son plus jeune âge, l'art et la poésie font partie de la vie de Joan Mitchell. 

Sa mère, Marion Strobel Mitchell, était une poétesse, une écrivaine et une éditrice qui a suscité chez elle un amour de la poésie qui a duré toute sa vie. 

Son père, James Herbert Mitchell, était dermatologue et il l'emmenait fréquemment voir des expositions d'art et des musées. 

Elle assistait aussi fréquemment aux cours d'art du samedi organisés par l'Art Institute of Chicago.

Outre son intérêt pour l'art et la poésie, elle pratique le patinage artistique, l'équitation et la plongée. Une jeune fille gâtée par la vie, qui a su tracé son chemin : première exposition solo à 18 ans.

Diplômée assortie d’une bourse de voyage, elle décide de partir à Paris, après un passage à New-York  où elle découvre l’expressionnisme abstrait.

Après avoir passé une année à visiter des galeries et des musées, et s'être familiarisée avec des artistes tels que Jackson Pollock, Mitchell part pour Paris avec sa bourse de voyage. C'est pendant son séjour à Paris que ses peintures de paysages urbains, de paysages et de personnages deviennent d'autant plus abstraites.

Mitchell retourne à New York. Là, elle s'immerge rapidement dans la scène artistique de l'expressionnisme abstrait.

À l'âge de 30 ans, Mitchell est "découverte" et commence à exposer ses œuvres de manière régulière. C'était très rare dans les années 1950 et elle est l'une des rares artistes à avoir bénéficié d'une représentation plus équitable par rapport à ses contemporains masculins.

Non seulement les œuvres de Joan Mitchell étaient bien exposées, mais elle faisait également partie de la scène artistique sociale. Elle participait régulièrement à des rassemblements à la Cedar Street Tavern, un lieu de rencontre populaire pour les artistes et les poètes. Elle s'y est liée d'amitié avec des artistes tels que Franz Kline et Willem de Kooning.

La qualité de l'art de Joan Mitchell, ainsi que sa popularité sociale, lui ont valu une invitation à rejoindre le "The Club".

Ce club d'artistes très exclusif, situé à Greenwich Village, accueillait des débats, des conférences et des tables rondes. 

Les peintures de Joan Mitchell ont été incluses dans une exposition marquante en 1951, organisée par le marchand d'art Leo Castelli, intitulée 9th Street : Exhibition of Painting and Sculpture. Cette exposition comprenait les œuvres de tous les membres du "Club", ainsi que celles d'artistes comme Jackson Pollock, Hans Hofmann et Willem de Kooning.

Un an plus tard, Mitchell a sa première exposition solo à New York à la New Gallery, un moment décisif dans sa carrière. Par la suite, Mitchell exposera fréquemment à la Stable Gallery entre les années 1950 et 1960. Cette décennie est celle d'un profond développement pour l'artiste.

Jusqu'en 1959, Mitchell continue de partager son temps entre New York et Paris. 

En 1955, lors d'un de ses séjours à Paris, Mitchell rencontre Jean-Paul Riopelle, un peintre canadien. 

Les deux artistes ont partagé une longue et riche relation, bien que parfois tumultueuse, jusqu'en 1979. 

En 1959, Mitchell décide de s'installer définitivement à Paris, s'éloignant ainsi du monde de l'art new-yorkais où elle a déjà du succès. 

Cette décision s'explique en partie par le fait qu'elle voulait être avec Jean-Paul Riopelle, et en partie par le fait qu'elle appréciait l'atmosphère différente et le groupe d'artistes qu'elle pouvait côtoyer en France.

Joan Mitchell a connu un grand succès à Paris également, exposant son travail dans de nombreuses expositions internationales prolifiques.

Après le décès de sa mère en 1967, Joan Mitchell a décidé d'utiliser son héritage pour acheter un grandsdomaine qui deviendrait sa maison et son atelier permanents dans la ville de Vetheuil, juste à l'extérieur de Paris. 

La propriété était immergée dans le paysage naturel et donnait sur la Seine. Cette nouvelle exposition à la nature a grandement influencé son travail. 

La relation professionnelle de Mitchell avec la Galerie Jean Fournier débute en 1967, ce qui lui apportera un soutien important et continu. En 1972, Mitchell présente une exposition solo au Everson Museum of Art de New York, intitulée My Five Years in the Country. Il s'agit de la première exposition personnelle de Mitchell dans un musée, suivie en 1974 d'une exposition approfondie au Whitney Museum of American Art. En 1976, Mitchell commence à exposer régulièrement avec Xavier Fourcade. Fourcade restera son marchand d'art new-yorkais jusqu'à sa mort en 1987.

Alors bien sur le parcours est sans faute.

Je ne vais bien entendu pas vous parler Monet, que vous connaissez tous.

Le face à face Mitchell - Monet

Mais revenons à ce face à face :

Monet meurt en 1926 alors que Joan Mitchell n’a qu’un an.

Me concernant ces deux artistes n’ont rien à voir et la comparaison n’a pas lieu d’être.

L’exposition propose pour reprendre les termes exacts un dialogue entre les deux peintures des artistes.

Eh bien me concernant, cela m’a laissé sans voix n’ayant trouvé aucune pertinence à ce dialogue.

Il aurait été probablement plus pertinent d’engager un dialogue ou un face à face avec des tableaux de Riopelle avec lequel elle a vécu et travaillé et partagé les tripes de l’artiste.

Mais au lieu de cela, ce dialogue est bien policé, presque bien pensant.

Rien n’est à redire sur l’analyse faite des tableaux pour l’un ou l’autre artiste, mais franchement, laissez les chacun dans leur monde, même s’ils ont pu partager l’amour de la lumière et de la nature dans un exercice d’immersion.

Les Nymphéas de Claude Monet trouvent une consécration dès les années 1950 aux États-Unis, où ils sont perçus comme précurseurs de l’abstraction par les peintres de l’expressionnisme abstrait

Dans ce contexte, Mitchell participe en 1957 et 1958 à des expositions consacrées à la notion d’ « impressionnisme abstrait », terme inventé par son amie Elaine de Kooning.

Le rapprochement des deux artistes est affermi par l’installation de Joan Mitchell en 1968, à Vétheuil, dans une propriété, proche de celle où vécut Monet de 1878 à 1881.

Les tableaux ne se parlent pas, ne se répondent pas : il s’agit de deux univers distincts. Aucune pertinence me concernant.

Alors bien sur, on ne peut que saluer la magnifique carrière de Mitchell, mais ne rétrospective de l’artiste aurait suffit.

Certaines rencontres ne fonctionnent pas et celle-ci en est un exemple.

Bref je n’ai pas été convaincue, mais vous l’avez compris.

Allez plutôt visiter la maison de Monet à Véteuil ou rendez-vous au Musée de l’Orangerie

Les Nympheas de Claude Monet

Offerts par le peintre Claude Monet à la France le lendemain même de l'armistice du 11 novembre 1918 comme symbole de la paix, les Nymphéas sont installés selon ses plans au musée de l'Orangerie en 1927, quelques mois après sa mort. Cet ensemble unique, véritable "Sixtine de l’impressionnisme", selon l’expression d’André Masson en 1952, offre un témoignage de l’œuvre du dernier Monet conçu comme un véritable environnement et vient couronner le cycle des Nymphéas débuté près d’une trentaine d’années auparavant. L’ensemble est l’une des plus vastes réalisations monumentales de la peinture de la première moitié du XXe siècle.