Kees Van Dongen, le peintre aux multiples facettes
Kees Van Dongen (1877-1968) est un peintre hollandais.
Encouragé par sa famille, Cornelis Théodorus Marie Van Dongen étudie à l’Académie Royale de Peinture de Rotterdam. Il commence son art à travers les paysages hollandais, dans une technique qui le rendra connu : les dessins à l’encre de Chine rehaussés d’aquarelle.
Comme cadeau d’anniversaire pour ses 20 ans, Van Dongen part à Paris et tombe sous le charme de la ville. En vivant de l’aide financière de sa famille et de petits boulots, la vie est difficile et l’artiste revient souvent dans son pays natal.
Kees Van Dongen est un artiste surnommé le peintre aux multiples facettes. Ou devrait-on dire, sa peinture a différentes facettes.
Peintre hollandais d’avant-garde et figure du fauvisme, l’artiste dénonce, à travers des traits caricaturaux, les maux de la société. En effet, dans les années 1900, il illustre des journaux satiriques, comme « Le Rire » ou « Gil Blas », dans lesquels ses dessins rendent très bien leur force et couleurs sombres. Ces dessins deviendront un peu plus tard la figure du pré-fauvisme.
Van Dongen cherche son style lors des années 1900. Ses rencontres récentes, Vlaminck et Derain, vont l’aider à trouver son chemin. Veut-il une palette sombre ou colorée ? Influencé par Van Gogh, le néo-impressionnisme et le tachisme, il expose au Salon des indépendants et dans la Galerie Vollard.
Et c’est en 1905 qu’il a une révélation : Van Dongen tombe dans un réalisme brutal et fauve. C’est à ce même moment-là que l’artiste est appelé le peintre de la femme érotisée, dans un culte du corps et une lumière influencée par Degas et Toulouse-Lautrec. La lumière évolue suite à ses visites au cirque avec Picasso, et sa peinture contient plus de force et de violence. C’est pendant cette période que l’une des caractéristiques principales de Van Dongen se place : les yeux en amande des femmes.
Sa notoriété dépasse les frontières de la France pour arriver en Hollande, là où est organisée une exposition spécialement pour l’artiste.
Suite à l’exposition chez Bernheim-Jeune qui est un succès, les peintres du groupe « Die Brücke » l’invitent à exposer ensemble. C’est ainsi que se fait le lien important entre les deux mouvements.
On remarque souvent que suite à des voyages au Moyen-Orient, les artistes reviennent avec des toiles beaucoup plus lumineuses et colorées. Le résultat a été le même pour Van Dongen à la différence que lui ramène une évolution du fauvisme et une réinvention de l’Orient. Sa palette se réchauffe, elle devient plus orangée et jaune. Alors que l’artiste donne l’impression de devenir plus « sage », il choque au Salon d’automne avec un tableau de sa femme nue, qui sera décroché par la police et énormément critiqué.
A partir de 1913, il est l’une des figures principales de la scène parisienne, il est le portraitiste à la mode et le dernier à avoir abandonner le fauvisme. Matisse, Derain et Braque l’ont délaissé depuis longtemps. Le peintre se consacre entièrement à l’élite parisienne : stars de cinéma et de théâtre. Alors que, de manière contradictoire, il se moque des bourgeoises. La suite de sa vie, il la consacre aux portraits mondains, avec par exemple Brigitte Bardot ou Maurice Chevalier.
Le Musée d’Art Moderne de Paris lui consacre en 1967 une rétrospective pour fêter ses 90 ans.
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