L'oeuvre de Takashi Murakami

L'oeuvre de Takashi Murakami

Qui est Takashi Murami ? Découvrez un artiste hétéroclite.     

      

Takashi Murakami est un artiste plasticien japonais né en 1962 à Tokyo. Il se forme dans le département de peinture de l’Université des arts de Tokyo. En 1993, il est diplômé d’un doctorat pour sa thèse Le sens du non-sens du sens. Deux ans plus tard, il fonde Hiropon Factory, actuellement nommé KaiKai Kiki CO Ltd. Il s’agit d’un studio destiné à produire et vendre ses produits dérivés, mais aussi à parrainer de jeunes artistes. Aujourd’hui, Takashi Murakami est un artiste internationalement acclamé pour son art inédit, inclassable, et unique. Il est le fondateur du Superflat, le néo-pop art japonais. C’est pourquoi il est considéré comme le successeur d’Andy Warhol, l’initiateur du pop art. Murakami exprime son art à travers divers supports et techniques : il est peintre, graveur, sculpteur, designer, et réalisateur. Il s’inspire principalement de la culture de son pays : il évoque la religion présente au Japon, les désastres que le pays ait connus, mais aussi la culture de l’otaku, c’est-à-dire « un groupe de personnes, généralement des jeunes, qui se sont coupés de la société pour se plonger dans un univers fictif fondé sur les mangas, les animés, et les jeux vidéo ». De fait, ses œuvres sont de style kawaii, c’est-à-dire mignon et provenant de l’imaginaire. Au premier regard, elles semblent naïves. Pourtant, elles cachent de puissants messages. En effet, Murakami cherche à dénoncer et mettre en avant certaines idées. En représentant la culture de l’otaku, il la critique. De plus, il dénonce la domination culturelle des Etats-Unis et les conséquences de leur hard power au XX° siècle sur la culture japonaise actuelle. En outre, il veut démocratiser l’art : à l’instar de Jeff Koons, il adresse ses œuvres à un très large public afin de les rendre culturellement accessible à tous. Pour l’instant, il a conçu plus de sept milles œuvres sur de nombreux formats.

1. Les thèmes récurrents dans l’œuvre de Takashi Murakami

Les fleurs sont un motif fréquemment représenté par Takashi Murakami. Il commence à les reproduire lors de son concours d’entrée à l’Université des arts de Tokyo. Au départ, il ne les aime guère. Ensuite, il trouve progressivement que « chacune semblait avoir ses sentiments, sa personnalité », ce qui provoque chez le spectateur un sentiment de malaise. Ainsi, il exploite cette sensation en les représentant seules ou groupées sous forme de peinture, estampe, sculpture, films d’animation, ou produit dérivé. Par exemple, elles figurent sur le coussin Flower Cushion Rainbow, sur l’estampe Flowers, ou encore sur la lithographie offset KaiKai Kiki and Me – The Shocking Truth Revealed datant de 2010.

b2ap3_thumbnail_Murakami_20190717-075104_1_20200621-151825_1.jpgFlowers, estampe, 68 X 68 cm

Dans ses autoportraits, Murakami se représente souvent entouré de fleurs, comme sur Self Portrait of the Distressed Artist, une lithographie offset de 2009, mais aussi autour de personnages inventés par lui-même, comme dans la lithographie Me and Mr. Bob de 2010. Aujourd’hui, il considère Mr. Dob comme son véritable autoportrait.

Mr. Dob est un personnage conçu par Murakami en 1992. Sa création comporte différentes étapes. Dans le but de dénoncer la propagation de l’art américain au Japon, il s’approprie la tendance des artistes étasuniens comme Jenny Holzer consistant à jouer sur le mot et le message de l’œuvre. Ainsi, il rassemble des mots n’ayant aucun rapport entre eux : il invente et nomme son personnage DOB ?, un acronyme pour « obojite, dobojite, oshamanbe ».  Peu à peu, il devient kawaii : le Mr. Dob actuel prend forme. Il le représente en sculptures, en peintures, en ballons comme le vinyle gonfable de trois mètres Mister Dob datant de 1993, ou encore en estampes comme la sérigraphie And Then Rainbow de 2005.

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And Then Rainbow, 2005, sérigraphie, 68 X 68 cm

Toutefois, Mr. Dob n’est pas le seul personnage que Murakami invente : il crée au début des années 2000 KaiKai et Kiki. KaiKai comporte une tête ovale beige avec deux yeux et un corps blanc avec des oreilles de lapin. En revanche, KiKi est son double maléfique. C’est pourquoi son corps est de couleur rose, qu’il possède trois yeux et des dents pointues. Ses oreilles sont plus petites et rondes. Ces personnages kawaii sont représentés sous forme de peintures, de films d’animations, et de sculptures comme les figurines acryliques KaiKai & Kiki datant de 2018.

Murakami représente également régulièrement Supernova. Il l’invente en 1999 en s’inspirant des œuvres de Yumeji Takehisa et de sa propre sculpture My Lonesome Cowboy. Il s’agit d’un champignon érotisé. En effet, ce légume lui fait penser à un pénis à l’aspect kawaii. De plus, le champignon prend la forme d’Hiroshima. Ainsi, par le kawaii, Supernova sert également de dénonciation et de sensibilisation de cette tragédie. Cette image du bombardement nucléaire est un thème que Murakami fait apparaître dans d’autres de ses œuvres telles que Dokuro Black, une huile et acrylique sur toile de 2001. Néanmoins, le champignon n’est pas le seul élément dans les œuvres de Murakami représentant les tragédies que le Japon ait subi. En effet, il évoque l’accident nucléaire de Fukushima en concevant en 2012 les 500 Arhats, une acrylique sur toile longue de cent mètres et montée sur cartons. Sur cette immense peinture, figurent les cinq cents disciples de Bouddha consolant les humains en raison de l’accident. Par ailleurs, ce n’est pas la première fois que Murakami évoque la religion dans ses œuvres. Par exemple, dans In the Land of the Dead, Stepping on the Tail of a Rainbow, une huile et acrylique sur toile longue de dix mètres, il évoue la religion bouddhiste et shintoïste.

Régulièrement, Takashi Murakami critique la sexualisation des adolescents dans la culture de l’otaku par des volumes. Tel est le cas dans la sculpture en technique mixte My Lonesome Cowboy, haute de plus de deux mètres. Elle représente un cowboy nu aux cheveux blonds qui tient son pénis et se sert de son sperme comme d’un lasso. Il s’agit de son œuvre la plus chère : elle a été adjugée pour 9 millions de dollars à Sotheby’s en 2008 puis pour 15 millions de dollars à Christie’s en 2011. Murakami renomme d’abord ce genre d’art le Poku, une combinaison entre l’otaku et le pop art, puis il abandonne rapidement ce terme en raison de son échec.

Murakami a inventé encore de nombreux personnages qu’il utilise de manière récurrente tels qu’Inochi

2. Takashi Murakami : un designer et réalisateur

En 2002, il signe un contrat avec Louis Vuitton. Il collabore avec la marque pour la création de motifs de vêtements comme lors de la collection de 2004. Plus tard, en 2007, il design la couverture de l’album Graduation de Kanye West. En 2011, il design le logo Google, sur lequel il fait apparaître des fleurs, mais aussi KaiKai et Kiki. Aujourd’hui, il est en collaboration avec Uniqlo, une marque de vêtement aux prix bons marchés. Ainsi, ce partenariat démontre bien sa volonté de rendre son art accessible à tous.

Murakami réalise également quelques clips d’animation. En 2007, il réalise le clip de Good Morning, une chanson de Kanye West. Sept ans plus tard, il en réalise un autre pour la chanson It Girl de Pharell Williams. En 2019, il réalise le clip de You Should See Me In A Crown, une musique par Billie Eillish. Le motif de fleurs y est visible. De plus, il réalise une publicité pour Louis Vuitton en 2007. En outre, il sort en 2013 son premier long métrage : Jellyfish Eyes, un film fantastique.

3. Le succès mondial de Takashi Murakami

En 1989, alors qu’il n’a pas encore terminé ses études, Takashi Murakami participe à sa première exposition personnelle à la galerie Ginza Surugadai à Tokyo. Etant internationalement reconnu depuis des décennies, ses œuvres sont aujourd’hui exposées dans le monde entier. En France, il participe depuis les années 2000 à de nombreuses expositions provisoires telles que celle au Château de Versailles en 2010.  Aussi, certaines de ses œuvres sont exposées de manière permanente à la fondation Louis Vuitton à Paris.

En raison de son énorme succès, Takashi Murakami est le sixième artiste le plus cher au monde. Même si ses produits dérivés se vendent à des prix relativement raisonnables, comme ses nombreux Flower Cushion Rainbow qui s’obtiennent pour plusieurs centaines d’euros, le reste de ses œuvres sont nettement plus coûteuses. En effet, ses estampes montent rapidement à plusieurs milliers d’euros. De plus, n’importe quelle œuvre originale de Murakami se vend pour plusieurs centaines de milliers d’euros minimum. Aujourd’hui, la cote de ses œuvres continue d’augmenter.

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Flower Cushion Rainvow, textile, coussin édité par KaiKai Kiki CO Ltd, 60 cm de diamètre

 

Ainsi, Takashi Murakami est un des plus grands artistes contemporains en raison de son œuvre originale, innovatrice, et critique.

 

Article rédigé par Sophie Couturier

Sources : Wikipédia Murakami, Kawaii ! Vacances d'été, Mr. Dob, Supernova, Art moderne, come4newsFondation Louis Vuitton

 

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 21 juin 2020

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