la cote des artistes chinois est-elle surfaite ?
Cote des artistes chinois bluff ou pas bluff ?
A l'image des États-Unis de l'après-guerre, la Chine conquiert le monde. Mais elle n'a pas forcément les moyens de ses ambitions dans le domaine artistique.
La Chine détiendrait 30% des parts du marché de l’art et aurait détrôné les États-Unis de la première place du podium. Une annonce qui mérite d’être relativisée.
Le monde le sait : la Chine mène la danse sur tous les tableaux, et les artistes chinois se taillent la part belle sur le marché mondial de l’art contemporain. La chine voit éclater des foires d’art contemporain un peu partout : pour preuve, la fameuse foire historique d’Art Basel s’est exportée à Hong Kong en 2013 pour profiter de l’ébullition artistique de la région Asie-Pacifique.
Voici le top des artistes chinois chinois qui ont le vent en poupe
Zeng Fanzhi est un artiste qui allie savamment tradition asiatique et influences occidentales modernes. Ses œuvres parlent de l’histoire de la Chine mais aussi de son histoire propre et vont de l’influence pop’art à l’abstraction sombre. Son œuvre a énormément évolué au cours des années: de sa période de peintures à l’hôpital de Wuhan, à sa série de masques, en passant par des évocations du passé politique de la Chine, pour aboutir à des paysages abstraits et presque fantastiques.
Il est aujourd’hui l’artiste chinois le plus côté du marché, et a même déjà détrôné Takashi Murakami à Hong Kong. Le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris lui a d’ailleurs consacré une exposition rétrospective en 2014.
Bien que d’une grande discrétion, la célébrité de Yue Minjun n’est aujourd’hui plus à prouver et le marché le sait bien, puisque ses prix se sont envolés dès 2008 dans les maisons de vente et que des expositions voient le jour dans de grandes institutions telles que la Fondation Cartier en 2012. Son œuvre, peuplée de personnages aux couleurs souvent agressives et aux sourires criards, interroge les codes du grotesque. Derrière cette jovialité forcée se cache une ironie acerbe de la société chinoise contemporaine et de la condition humaine en générale.
Il est le chef de file du mouvement du « réalisme cynique », produit du désenchantement de la génération marquée par la répression de Tiananmen. Le leitmotiv de ses œuvres semble être : « le monde est une vaste farce ». Son travail est par ailleurs imprégné de références plus ou moins directes aux grands maîtres de la peinture classique.
Quand Zhang Xiaogang a démarré en tant qu’artiste dans les années 1980, il vendait ses toiles lui-même, et n’était représenté par aucune galerie. Aujourd’hui, il figure parmi les artistes contemporains chinois les plus côtés du marché – Charles Saatchi a revendu une de ses œuvres 5,5 millions de dollars, soit presque cinq fois son prix d’achat !
L’oeuvre de Zhan Xiaogang aborde principalement le thème de l’identité dans la culture collectiviste chinoise. Elle s’inspire de photos de famille de la période de la révolution culturelle avec des éléments influencé par le surréalisme. Ses œuvres représentent la plupart du temps des membres d’une même famille aux traits très similaires, que seuls quelques infimes détails permettent de distinguer.
Mais le marché de l'art chinois ne se limite pas à l'art contemporain : un marché global difficile
Mauvaise nouvelle! Pour la troisième année consécutive en 2014, la Chine a régressé sur le marché de l’art, ou plutôt sur celui des enchères. Comment le sait-on ? Grâce aux bilans annoncés par les principales maisons du pays
China Guardian a vu ses recettes fondre de 20%, avec un montant global équivalent à 621 millions d’euros. Plus chanceux, Poly International admet un recul de 6% . Il est entré l’an dernier dans ses caisses 908 millions d’euros. La dégringolade continue donc. En 2011, la Chine dominait le monde avec 30% des parts de marché. Elle n’en détient plus que 22%.
La quantité d’invendus a fortement augmenté. En 2014, 57% des œuvres offertes aux enchères n’ont pas trouvé preneur. Il y a plusieurs raisons à cela : des prix de réserve trop élevés, une marchandise surabondante et un pourcentage de faux d’autant plus inquiétant qu’il reste mystérieux.
A cela s’ajoutent les lots impayés. On sait certains Chinois mauvais débiteurs. Il suffit de rappeler la vente Yves Saint Laurent à Paris en 2009. Deux bronzes provenant du sac du Palais d’été, en 1860, avaient été acquis par téléphone 31,4 millions d’euros. L’acquéreur avait ensuite déclaré son intention de ne pas régler la facture (2). Il a de nombreux imitateurs.
Le marché chinois, vers une mutation?
Le principal marché, sur lequel les Occidentaux zappent complètement, demeure pourtant celui de la peinture traditionnelle.
Les Chinois s’intéressent désormais aux créations occidentales anciennes et modernes, faisant preuve d’un exotisme leur ressemblant peu. Ils font penser aux Japonais des années 1980, raflant les toiles impressionnistes aux plus hauts prix, juste avant que l’économie nippone chancelle. Un magnat du cinéma, Wang Zhongjun, s’est offert en 2014 à New York une nature morte de Van Gogh pour 61,8 millions de dollars. Un restaurateur, Zhang Lan, a acquis pour 18,6 millions de dollars le «Portrait de Pablo Picasso en caleçon» par l’Allemand Martin Kippenberger, mort en 1997. Il en faut pour tous les goûts !
Le conseil de l'expert
Si vous possédez un tableau d'un artiste chinois dit classique commeZao Wou Ki, Chu Teh Chun, ceux-ci demeurent des valeurs sures. Le schéma est rigoureusement le même que tous ces artistes exilés en Europe, les tableaux de cette période sont très recherchés, l'artiste mêlant sa propre identité à une collaboration artistique et intellectuelles locales.
Concernant l'art contemporain, il s'agit d'un marché résolument à part et extrêmement spéculatif à terme à succès ou pas. Qui dit spéculation dit prise de risque. Il faut juste en être conscient.
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