Maximilien Luce au Musée Montmartre

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Maximilien Luce au musée de Montmartre : une rétrospective lumineuse

Je vous emmène aujourd’hui au musée Montmartre pour une exposition dédiée à Maximilien Luce qui se tient jusqu’au 14 septembre prochain. C’est la première rétrospective parisienne depuis 1983.

Le charme réside autant dans le lieu – ancienne demeure de Suzanne Valadon et Maurice Utrillo – que dans l’histoire personnelle de Luce, qui vécut à quelques pas, rue Cortot, de 1887 à 1899.

Qui est Maximilien Luce ?

Né en 1858 et mort en 1941, Maximilien Luce est l’un des grands représentants du néo-impressionnisme. Ami de Paul Signac, disciple de Seurat, il adopte le divisionnisme ou pointillisme, mais avec une touche plus libre et vivante.

Un artiste engagé

Issu d’un milieu modeste, formé à la gravure puis à la peinture, Luce présente dès 1875 ses œuvres au Salon officiel. Refusé, il rejoint les expositions d’œuvres refusées. Engagé dans des cercles anarchistes, il sera brièvement incarcéré en 1894 à la suite de l’assassinat du président Sadi Carnot. En 1887, il est remarqué par le critique Félix Fénéon et Camille Pissarro.

Montmartre, Paris et la lumière

Installé rue Cortot dès 1887, Luce capte l’âme de Montmartre. Il y reste 13 ans et peint avec finesse les mutations du quartier. L’exposition propose un panorama de ses œuvres parisiennes et de ses voyages en Normandie, Belgique, Londres ou Saint-Tropez, lieux explorés sous l’angle de la lumière.

Une peinture du paysage structurée et sensible

Luce construit ses paysages avec rigueur, influencé par Corot et Poussin. Contrairement aux effets flous des impressionnistes, il privilégie une vision claire et ordonnée. Sa touche divisionniste, inspirée de Seurat, reste souple et jamais mécanique. La lumière reste son obsession, subtile, vibrante, poétique.

Le paysage industriel

Loin d’opposer nature et industrie, Luce donne une légitimité picturale aux paysages modernes : cheminées, rails, ponts... tout devient sujet de peinture. La lumière y est toujours présente, parfois mordorée, sur les pavés humides ou les nuages d’usine. Il peint la modernité sans idéalisation.

Estimation Gratuite

Un Parisien de cœur

Luce reste fidèle à Paris. S’il déménage souvent, son atelier de la rue Boileau reste actif jusqu’en 1941. Il documente la transformation haussmannienne de la ville et témoigne d’une capitale en mutation.

Saint-Tropez et Rolleboise

Grâce à Signac, il découvre dès 1892 Saint-Tropez, dont les scènes lumineuses et les tons violacés enchantent. Dès 1917, il découvre Rolleboise dans les Yvelines, village cher aussi à Corot, qui devient un havre de contemplation pour Luce.

Mon avis sur l’exposition

Maximilien Luce, bien que moins connu que Seurat ou Signac, développe un langage pictural personnel. Son œuvre est profondément humaine, lumineuse, engagée. Avec plus de 2 700 peintures, dessins et estampes, il laisse un témoignage social fort et une sensibilité rare.

L’exposition « L’instinct du paysage » met en lumière les deux pôles de sa vie :

  • Montmartre, bouillonnant et urbain
  • Rolleboise, apaisé et contemplatif

Des prêts majeurs du musée d’Orsay, de Charleroi, Ixelles ou Mantes-la-Jolie enrichissent ce parcours. Une occasion unique de découvrir un artiste à la croisée de l’art moderne et de l’histoire sociale.

Ne manquez pas de visiter l’atelier de Suzanne Valadon et, si le soleil est là, profitez du jardin paisible pour rêver au Montmartre d’autrefois, comme peint par Renoir.

À bientôt sur Expertisez pour de nouvelles visites d’expositions !

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