Picasso, l’inventaire d’une vie

Picasso, l’inventaire d’une vie 

Pour illustrer l’évènement artistique de l’année, c’est-à-dire la réouverture du Musée Picasso après cinq ans de travaux de rénovation, Arte diffuse le dimanche 26 octobre « Picasso, l’inventaire d’une vie ».

Il y a une phrase de Picasso résumant ce documentaire : « On est ce que l’on garde ». En effet, le fil conducteur est la découverte et l’inventaire des œuvres de Pablo Picasso, organisé après sa mort. Maurice Rheims, le commissaire-priseur qui a organisé l’inventaire, pensait en avoir pour quelques mois. Mais évaluer le prix de chaque petit dessin dans chacune des maisons de Picasso a pris quelques années de plus.

Ce documentaire, co-écrit par l’un des petits fils de Picasso, explique indirectement comment le Musée Picasso est né, suite à un grand travail d’évaluations des œuvres, de l’Etat et de ses nouvelles lois sur l’héritage... A travers la vie redécouverte de Pablo Picasso, le spectateur comprend pourquoi le peintre est passé par ses différentes périodes (bleu, rose...), comment il en est arrivé au cubisme, qui sont ses modèles et influences...

Cette réalisation est de toute beauté. Les œuvres sont montrées, illustrées par des photographies où Picasso se représente devant ses toiles ou ses femmes devant leur portrait, et mises en scène dans un décor neutre et animé.

La vie de Picasso, rythmée par ses coups de foudre et ruptures avec des femmes toujours plus jeunes, est racontée par les différentes femmes de sa vie (Marie-Thérèse, Françoise...), ses enfants (Maya, Claude...), et ses petites enfants. Des commentaires sont rajoutés par l’avocat de Picasso, Roland Dumas, et par des extraits vidéo de Maurice Rheims, racontant les difficultés de l’inventaire.

L’artiste le plus connu du 20ème siècle n’a plus de secret pour nous.

Après avoir visionné le documentaire, il n’est plus connu comme étant le « mystérieux ». Chaque œuvre a un sens par rapport à un évènement de sa vie. Ses plus beaux tableaux sont pendant ses périodes de fortes émotions, que ce soit un deuil ou un amour. Après la perte de beaucoup d’amis, ses voyages et influences, le peintre se forge et évolue artistiquement, dans un éternel recommencement de son art. Le documentaire traduit ce mouvement en étant animé, vivant. Il dessine un parallèle entre la vie de l’artiste, avec vidéos, peintures, sculptures, et l’évolution de l’inventaire qui s’agrandit en même temps que Picasso achète une maison.

Qui dit nouvel amour, dit nouvelle maison, dit remplie d’œuvres diverses (tableaux, lithographies, sculptures...).

Un documentaire riche en archives et informations, qui nous éblouie face à un artiste que l’on croyait déjà connaître. Erreur.

Au final, on comprend ce que Pablo Picasso a voulu dire dans « La peinture est plus forte que moi, elle me fait faire ce qu’elle veut ».