Robert Couturier, la cote est en hausse

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Pour ceux qui ne visualisent pas ses œuvres, Robert Couturier est un sculpteur dont la création artistique se rapproche plutôt de Alberto Giacometti que de Aristide Maillol même si ce dernier fut le mentor puis l’ami de Robert Couturier.

D’ailleurs, le Musée Maillol à Paris dirigé d’une main de maître par Olivier Lorquin dans le prolongement de l’excellente marchande qu’était Dina Vierny n’est pas en reste pour présenter des œuvres de Robert Couturier.

On peut affirmer que l’artiste a tout connu de l’univers artistique du XXème siècle puisque né en 1905 il vécut 103 ans ! Ceux qui l’ont connu – dont j’ai la chance de faire partie – peuvent dire qu’il conserva toute sa vie une curiosité d’enfant.

Robert Couturier, un artiste dont la cote monte, monte ! (cf. l'article ci-dessous, après le formulaire) 


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Les sculptures monumentales de Robert Couturier - c’est-à-dire mesurant plus d’un mètre - se vendent entre 30 000 euros et 100 000 euros. Les sculptures “à poser“ s’adjugent aujourd’hui entre 2 000 euros et 32 000 euros.

La plupart des sculptures présentées sur le marché de l’art sont en bronze, même si certaines, plus rares, sont sculptées en plâtre, en fer ou, plus rarement encore, en marbre.

S’affranchissant des leçons de Maillol, Robert Couturier (1905-2008) préfère la ligne au modelé. Avec un minimum de moyens, il sculpte des nus féminins souvent filiformes, à l’image de cette Femme mettant un bas de 32 cm de hauteur. Il s’agit d’une épreuve en bronze portant la marque de Susse fondeur Paris de 1950, éditée en six exemplaires et adjugée 40 000 euros frais compris. 

                Robert Couturier               

Les faunes furent également ses sujets de prédilection : Faune dansant, Faune musicien, chacune ayant une hauteur de 25 cm environ dont le prix “au marteau“ fut respectivement 6 000 euros et 8 500 euros.

Les sculptures de Robert Couturier sont généralement teintées d’une connotation poétique : La pensée dont une estimation passée fut de 8 000 euros à 12 000 euros.

D’autres résultats permettent d’estimer les sculptures de Robert Couturier :

Nous avions mentionné les sculptures en fer de Robert Couturier tel le Couple hommage à Rodin de 38 cm de hauteur adjugé un peu plus de 2 500 euros.

Comme pour tous les grands sculpteurs, les dessins de Robert Couturier sont de grande qualité, même si leurs estimations sont peu élevées. Ainsi, vous pouvez acheter pour quelques centaines d’euros, le plus souvent entre 300 euros et 1 000 euros, un dessin dont la force n’a rien à envier aux sculptures de l’artiste. Chez Expertisez Enchères, nous avons un faible pour la sculpture et les dessins de sculpteur.

Les écrits sur Robert Couturier

Donnons la parole – ou plutôt l’écrit – à deux bons auteurs qui ont étudié avec passion l’œuvre de Robert Couturier :

La bienséance nous amène à citer en premier Valérie Da Costa qui a écrit une très intéressante monographie de Robert Couturier éditée chez Norma Editions (page 216) :

« La sculpture de Robert Couturier n’est pas ostentatoire. C’est un art retenu, discret. Sculpter pour lui, c’est créer avec un minimum de moyens et offrir la plus grande liberté d’interprétation. Rarement il s’est servi de la maigreur comme d’un émouvant ; rarement des sujets existentiels ont été la thématique de ses sculptures. Et souvent en sculptant, il a cherché le plaisir de créer. Un plaisir simple, authentique qu’exprime son œuvre avec poésie. Toujours il est parti d’un fragment de réalité – même si c’est en définitive pour mieux s’en détacher – et maintes fois il a déploré cette source d’inspiration peut-être parce qu’elle ne recèle pas assez de spiritualité … Rendre une âme à la sculpture, c’est le plus bel accomplissement auquel peut aspirer un artiste. » 

        Robert Couturier

Citons maintenant un extrait d’un texte écrit par Bertrand Lorquin, frère d’Olivier, dans le catalogue-livre de l’exposition en mai – juin 1984 à la galerie Dina Vierny :

« Tout comme Matisse, Couturier veut rendre la forme expressive ; il écrit l’objet plus qu’il ne le décrit. Les profils de nus expriment le corps dans toute sa brièveté, ses multiples apparences, ses reflets traduits dans la des formes qui sont devenues des attitudes, des sensations du vivant qui se déplacent sous la lumière. Il ne donne jamais le sens du définitif, tout comme il se refuse à insister ou à appuyer dur quelque chose dans le personnage, écartant la dramaturgie ou la théâtralité expressionniste. Couturier rappelle qu’à notre époque, il faut un certain héroïsme pour être calme … » 

Biographie de Robert Couturier 

La famille Couturier s’installe à Paris alors que Robert a cinq ans. À l’âge de 13 ans, il entre à l’école Estienne dans l’atelier de la lithographie. Trois ans plus tard, à la mort de son père, il interrompt ses études artistiques pour travailler et gagner sa vie.

C’est ainsi qu’il entra chez le célèbre lithographe Mourlot qui l’embaucha comme dessinateur. Il put ainsi continuer à se former en transposant sur la pierre lithographique les œuvres d’artistes pour des affiches publicitaires ou des reproductions.

Dans les années qui suivirent, il pratiqua plusieurs métiers souvent dans le domaine artistique jusqu’à sa rencontre avec Maillol en 1928 lors du concours pour le prix Blumenthal. Aristide Maillol lui accorda d’abord sa protection puis son amitié :

« Il (Maillol) m’a introduit dans le monde artistique parisien. J’ai connu dans son atelier Ambroise Vollard, Tadée Nathanson, Ker Roussel, Léautaud et tant d’autres personnalités de l’époque. Il avait toujours un mot aimable pour attirer leur attention sur mes ouvrages … » (source : Lionel Jianou “Couturier“ chez Arted Editions d’Art Paris 1969).

En 1929, Robert Couturier devenu enseignant, s’installe à la Ruche jusqu’en 1937 et put ainsi se consacrer à la sculpture où certains de ses amis peintres vinrent le voir tels François Gruber ou François Desnoyer.

En 1937, il participe à l’exposition internationale en présentant “Le Jardinier“, sculpture qui sera installée sur l’esplanade du Trocadéro.

À la libération, Robert Couturier est nommé professeur à l’Ecole des Arts Décoratifs de Paris. Il fonde alors le Salon de Mai avec Germaine Richier, Gaston Diehl, Alfred Manessier et d’autres artistes.

En 1950, il exposera au pavillon français de la Biennale de Venise.

En 1955-1956, l’Etat lui commande deux ensembles de bas-reliefs gravés pour le hall de l’ambassade de France à Tokyo : Les Arts et La Vie Champêtre.

Son succès ne s’arrêtera plus : ainsi, Madame Valérie Da Costa répertorie près de deux cents expositions personnelles et collectives entre 1947 et 1999 ! 

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