Robert Lotiron, un peintre en guerre

Robert Lotiron, un peintre en guerre

Robert Lotiron, le peintre aux deux visages

Robert Lotiron est artiste de talent. Le marché de l'art nous habitue à des sujets traditionnels, plaisants. Mais la peinture de Robert Lotiron laisse apparaître un autre versant de sa personnalité.

Une belle exposition aujourd'hui clôturée au musée du Mont de Piété de Bergues retrace ce parcours de peintre en guerre.

Quand Robert Lotiron se voit en soldat, il ne renonce pas à peindre comme le font Sonia et Robert Delaunay : couleurs vives, formes légères… On devine un talent marqué par le cubisme et le besoin de clarté enjouée. Mais on sent bien dans ses yeux d’artiste la détresse et l’anxiété du mobilisé : que va-t-il m’arriver ?

À 28 ans, le voilà affecté au service automobile chargé du transport de matériel et de l’acheminement des hommes. La guerre, il en mesure les effets dévastateurs dans la Somme. Mais l’incrédulité initiale ne fait pas place à la description de l’horreur. Plutôt que de regarder la mort en face, Lotiron dessine les gestes quotidiens, les attitudes naturelles, la vie du régiment, comme s’il s’accrochait aux moindres preuves d’humanité (lire, manger, nettoyer…). Les têtes sont songeuses, les teintes peuvent s’assombrir, mais on ne plonge pas dans le cauchemar. Le soldat reste un observateur fin et doué, sûrement pressé de retrouver de beaux sujets ! (Plus tard, il dira : « Libre d’engagement, je peins pour mon plaisir et mon tourment »).

La vision d’Henri Marret est bien plus dure : le sang se mélange à la boue, les arbres ont disparu, les ténèbres envahissent un monde disloqué où les chevaux et les hommes s’attendent à n’être plus qu’allongés. Teintes brunes et verdâtres, traits acérés, figurations anguleuses : une vision dont la gravure accentue le côté acéré. Mobilisé comme sous-officier d’infanterie puis chargé d’organiser les camouflages de la deuxième armée du côté de Verdun, le peintre qui a reçu la Croix de guerre nous laisse un témoignage saisissant, même dans de petites dimensions.

La confrontation de ces deux parcours, dans l’intimité de quelques salles, en plein centenaire de la Grande Guerre, est fort instructive. Comment traduire les épreuves ressenties ? Quelle trace laisser quand on est créateur et qu’on devient un matricule parmi tant d’autres ? Source

Quelle valeur pour un tableau de Robert Lotiron ?

La cote de Robert Lotiron est stable oscillant autour de 800 à 1200 euros. Les sujets présentés en vente sont des sujets très classiques, par ailleurs très commerciaux : Florence, le port de Cannes, la scène de moissons, ou encore les bateaux au mouillage, autant de sujets plaisants et colorés.

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Robert Lotiron - expertisez

 

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