Roger Bissière, un peintre visionnaire
Roger Bissière, un peintre visionnaire
Roger Bissière, né en 1886, est un peintre français appartenant à la nouvelle Ecole de Paris. Passionné par la peinture, il interrompt ses études de droit pour se consacrer à son art à dix-sept ans seulement. Néanmoins, son père refuse de l’inscrire à l’Ecole des Beaux-Arts. De fait, il part pour Alger afin d’être le praticien du peintre orientaliste Rochegrosse. En 1905, il intègre l’Ecole des Beaux-Arts de Bordeaux où il fréquente l’atelier de Paul Quinsac. Cinq ans plus tard, en 1910, il s’inscrit à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris. Il fréquente alors l’atelier de Gabriel Ferrier. Pour la première fois, il expose au Salon des artistes français. L’année suivante, il déménage à Londres pour peindre et devenir professeur. En 1912, il écrit des critiques d’art dans divers journaux. Il continuera cette activité jusqu’en 1920.
A l’entrée de la Première Guerre mondiale, Roger Bissière commence à se faire reconnaître en exposant collectivement dans les grands salons d’art parisiens tels que le Salon des indépendants, le Salon d’automne, ou encore le Salon des Tuileries. Plus tard, malgré un grave accident de voiture, il reprend rapidement ses travaux. Son admiration pour les artistes cubistes de son époque est nettement visible dans ses œuvres comme dans l’huile sur panneau Femme à la clarinette de 1922. De plus, il réalise quelques techniques mixtes. En 1921, son marchand Paul Rosenberg organise durant deux mois consécutifs dans sa galerie une exposition personnelle d’une vingtaine de peintures de Bissière. Cela marque sa véritable reconnaissance.
A partir de 1923, il enseigne la peinture et le dessin à l’académie Ranson, située à Paris. La même année, il forme un groupe de dix peintres dont lui-même, André Favory, ou encore André Lhote. De plus, il rompt son contrat avec Paul Rosenberg afin que la galerie Druet devienne son marchand exclusif. Celle-ci lui organise entre 1924 et 1926 de multiples expositions personnelles. Deux ans plus tard, il rompt son contrat avec ce marchand.
En 1931, Roger Bissière devient internationalement reconnu en exposant pour la première fois à Londres. En 1934, il crée un atelier de fresques à l’académie Ranson. Toutefois, il met un terme à sa carrière académique et artistique en 1939. En effet, à cause de l’éclatement de la Seconde Guerre mondiale, il quitte Paris pour s’installer à Lot. Il se consacre alors à l’agriculture de ses terres et à l’élevage.
Ensuite, en 1944, il reprend sa carrière artistique en réalisant quelques pastels, qu’il expose à la Galerie de France. L’année suivante, il se remet activement à la peinture. Cependant, il change de style. En effet, il cherche à agrandir ses toiles. De plus, il veut les rendre plus intenses et plus vives en n’utilisant seulement deux ou trois couleurs qui se font contrastes. A chaque fois, une couleur prédomine les autres. Par exemple, dans l’huile sur panneau Hommage à Théocrite de 1946, le rouge est la couleur prédominante contrastant les touches de bleu et de jaune. Ensuite, il se lance dans les tapisseries représentant des figures et des motifs décoratifs. L’évolution de son style est également visible dans ces œuvres. Il les réalise avec de vieux vêtements ou des tissus usagés. En effet, les matériaux utilisés ne l’importent pas. L’important pour lui est « la qualité de celui qui l’a créé, la poésie qu’il porte en lui ». Néanmoins, ses techniques mixtes et ses tapisseries restent minoritaires.
Dans les années 1950, Roger Bissière participe à l’apparition de la peinture non figurative. En 1950, Roger Bissière s’ installe à l’île de Ré après une lourde opération. Malgré son état de santé fragile, il continue à se dévouer à la peinture et à exposer ses œuvres. L’année suivante, il expérimente la peinture à l’œuf afin donner un aspect matte aux couleurs. Il s’agit de panneaux représentant des couleurs géométriques aux couleurs vives contrastées. Comme auparavant, une d’elles prédomine les autres. Jaune et Vert, une peinture à l’œuf sur papier marouflé sur isorel datant de 1951 en est un exemple. En 1954, il se consacre à la peinture à l’huile. Cette technique lui permet d’aller encore plus loin dans son procédé artistique. Roger Bissière est désormais un artiste nettement reconnu. C’est pourquoi il participe à de nombreuses expositions majeures telles que la Biennale de Venise de 1954 ou celle de São Paulo de 1955. Lors de ses expositions personnelles, il expose beaucoup d’œuvres. En effet, en 1956, il expose 41 huiles sur toile. Ensuite, en 1957, il expose 82 œuvres en une seule exposition. A cette époque, ses toiles deviennent de plus en plus abstraites. Elles représentent davantage des formes géométriques indistinctes peintes avec une couleur qui prédomine plus les autres qu’auparavant. Roger Van Gindertaël affirme alors que Bissière est un artiste qui arrive à « assumer pleinement le destin de l’art de notre temps »
A partir de 1958, il se concentre sur les vitraux. Les plus célèbres sont ceux réalisés pour l’église de Develier, de Cornol, et pour la cathédrale de Metz. En 1962, il représente la France à la Biennale de Venise. Il y reçoit la mention spéciale d’honneur pour « l’importance historique et artistique de son œuvre ». Il continue à peindre jusqu’à sa mort, en 1964.
Article rédigé par Sophie Couturier
Sources : Wikipédia - Roger Bissière
Explorez notre article : Estimation et cote de tableaux de Roger Bissière
Si vous possédez une oeuvre par Roger Bissière, nos experts sont à votre disposition pour vous communiquer gratuitement une estimation sans aucun engagement de votre part.