Qui était Francis Bott ?
À l’instar de sa vie, la carrière artistique de Francis Bott est également marquée par les changements et l’instabilité : dans les années 1930, alors qu’il commence dans le style de la Nouvelle Objectivité (Neue Sachlichkeit), ses relations avec Max Ernst et son amitié avec Francis Picabia, ainsi que son intérêt pour Salvador Dalí dans les années quarante, le mettent directement sur la voie du surréalisme. En 1948, Francis Bott se tourne vers l’abstraction qui est, selon ses propres termes, « le nouveau langage universel de l’art d’avant-garde. » Sa rencontre avec Alix de Rothschild en 1952 contribue fortement à sa reconnaissance artistique ; elle lui achète un premier tableau et lui accorde une bourse d’une année. Il acquiert ainsi durant les années 1950 et 1960 un mode d’expression personnel qui consiste à appliquer des couleurs à la spatule, notamment le célèbre bleu de Bott (Bott-Blau). Il en résulte une œuvre autonome qui associe des thèmes abstraits et des couleurs fortes. Ce sont-là ses œuvres les plus convaincantes. La reconnaissance artistique de Francis Bott s’affirme. Durant l’été 1962, il est chargé de cours invité à l’Institut des Beaux-Arts de Hambourg. Depuis le début des années 1960, ses travaux sont exposés dans de nombreuses galeries d’Europe. Dans sa dernière phase de création qui commence dans les années 1970 et témoigne à partir de 1976 environ d’un retour à ses racines surréalistes, Bott reprend ses formes d’expression éruptives ; ses toiles et ses gouaches sont maintenant des « constructions » spatiales. Elles deviennent moins hermétiques, font de nouveau une place aux représentations de formes humaines et reflètent la sérénité de l’âge. Francis Bott lui-même voit, à la fin de sa vie, ses travaux abstraits et surréalistes comme une œuvre homogène, comme la synthèse du travail de toute une vie.
Bibliographie