Lucien Philippe Moretti (1922-2000)
Tableau de Lucien Philippe Moretti en vente aux enchères
Sur la plage
Sur la plage
Couple alangui sur une peau de fauve près d’une harpe
Dans l'effervescence maintenue à Saint Germain des Près par le couple Sartre-Beauvoir, Camille Bryen prolongeait l'esprit dada des années 20. Il venait de Nantes (le pays de Jacques Vaché, l'un des précurseurs du surréalisme), il avait musardé dans les zones de l'avant-garde qui recueillait à la fois l'héritage de Duchamp et la force poétique générée par les marginaux. Il s'intéresse à toute les formes d'expression. On le voit "oublier" dans la forêt des objets insolites. On est là dans l'esprit de l'errance inspirée et la quête du mystère. Il s'en prend à la lettre, veut lui arracher une nouvelle signification, il créé des alphabets nouveaux, grâce à l'utilisation de verres cannelés, aborde le collage. Et tel qu'il se voit se refait une tête à donner le tournis, celui qui le prenait quand, dans la rue, il riait de tout et voyait ce que personne d'autre voyait dans les choses. Ses dessous, la malice qui y était tapie ; c'était un merveilleux compagnon de route.
Léon Zack est né à Nijni-Novgorod, en Russie, en 1892. Son premier maître sera Jakimtchenko. Puis il travaille à Moscou dans les ateliers de Mashkov et de Rerberg, le fondateur du groupe « Valet de carreau », en opposition à l’académisme régnant. Léon Zack exposera pour la première fois en 1907 au Salon de la Fédération des Peintres Moscovites, tout en poursuivant ses études de lettres à l’université. En 1913, le jeune étudiant hésite entre la peinture et la poésie.
Il fuit la Russie en 1920 avec sa femme et leur bébé Irène. Ils vivent à Constantinople, puis à Rome, Florence avant de s’installer à Paris où Zack rencontre Picasso et Larionov. Deux ans plus tard, il crée à Berlin les décors et costumes pour les ballets russes de Boris Romanoff et réalise ses premières lithographies. Il se fixe définitivement à Paris en 1923.
En 1930, Zack adhère au groupe du néo-humanisme - à contre-courant du cubisme - et participe à de nombreuses expositions à Bruxelles, Amsterdam ou Prague. Sa peinture est toujours figurative, la représentation humaine très importante.
Zack participe à tous les grands salons : Mai, Indépendants, Réalités Nouvelles, Comparaisons, Art sacré, etc. A partir de 1946, sa peinture se modifie et se libère de la figuration. Des traits noirs torturent les contours des visages. Peu à peu, l’abstraction devient une évidence. D'abord au couteau, puis par de grands lavis. Les nœuds deviennent omniprésents, répétitifs, traduisant ses tourments et ses angoisses. Jusqu’en 1955, l’abstraction géométrique domine, elle se transformera en lyrique, la forme devenant de plus en plus épurée, spirituelle.
Léon Zack comprend peu à peu que le sujet lui-même n’a plus d’importance, que seules les nuances, les formes comptent. Il participe aux origines de l’abstraction informelle et sera l’un des précurseurs et des grands représentants de la tendance « nuagiste ». La philosophie prend de plus en plus d’importance dans sa vie et son œuvre.
La dualité sera omniprésente dans son œuvre. Le juif devenu fervent catholique, le russe devenus français…d’où son intense activité créatrice : illustrations, création de décors et costumes pour le théâtre, création de carton pour la tapisserie, interventions multiples dans le domaine de l’art sacré (chemins de Croix, vitraux, autels, etc.), textes poétiques qu’il illustre lui-même.
En 1977, le Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris lui consacre une grande rétrospective. Léon Zack s’éteint à Paris en 1980.
André Masson, peintre et graveur, naît à Balagny dans un village de l’Ile de France. En 1904, il s’établit à Bruxelles où il suit des cours à l’Académie des Beaux-Arts. André Masson quitte cette ville pour vivre Paris en 1912. Là, il est accepté dans l’atelier de Paul Baudoin de l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts. Lorsque la guerre éclate, Masson est embrigadé. Gravement blessé, il doit séjourner plusieurs mois dans un hôpital militaire en 1917.
Masson rentre à Paris en 1922. Son art y est influencé tout d’abord par André Derain et par le cubisme. Peu de temps après, il entre en contact avec les surréalistes et rejoint leur mouvement en 1924. La première exposition des surréalistes, à laquelle Masson participe également, a lieu dans la Galerie Pierre en 1925. Masson quitte le groupe cinq ans plus tard dans un élan de protestation contre l’ambition autoritaire d’André Breton qui veut en prendre la direction. Grâce au surréalisme, Masson est sensibilisé à l’accès à l’irrationnel et aux sources psychologiques de l’art. Il cherche à analyser leur caractère profond à l’aide de l’écriture automatique issue de l’inconscient. En prenant cette méthode comme point de départ, méthode à laquelle il est désormais plus ou moins fidèle, Masson développe les célèbres tableaux de sable composés avec de la colle et du sable de différentes couleurs. La délimitation libre des formes et l’accentuation des lignes de ses œuvres graphiques témoignent de l’étude de la calligraphie de l’Asie orientale. Masson retient souvent ses violentes et terribles visions en traçant des lignes oscillantes comme sous l’effet de la transe ou en pratiquant également l’écriture dans un état d’extase et d’agitation. Cependant, derrière la spontanéité et le sentiment passionné, l’observateur peut reconnaître la plupart du temps une structure ordonnée cubiste sur ses tableaux. A partir de 1942, alors que Masson fuit la France occupée pour les USA, il crée alors des figures fragmentées ou figures de l’horreur. Il s’intéresse à de tels motifs jusque dans les années 60. Masson vit de nouveau à Paris à partir de 1945. Il rompt définitivement avec le surréalisme. L’œuvre à plusieurs facettes de Masson comprend entre autres des illustrations de livres et des décors. En 1966, il peint le plafond du théâtre parisien de l’Odéon.
Dans ses œuvres, il est toujours resté près de l’objet malgré le fait qu’on l’adule et qu’on le considère comme étant l’initiateur de l’expressionnisme abstrait, en particulier aux USA. Masson désire faire de sa propre vision une réalité et non pas photographier l’événement du jour.
Vue du pont de Jambes à Namur
Huile sur toile signée en bas à droite.
100x 150 cm
Le peintre d'origine suisse Gérard Schneider ( 1896 -1986 ) est sans doute l'un des plus grands maîtres de l' "Abstraction Lyrique ", et de ce mouvement qui marque le triomphe de l'art abstrait dès la fin de la seconde guerre mondiale.
On peut citer de nombreux autres peintres, qui à ses cotés, au travers le monde, ont écrit l'histoire de l'art du XXème siècle, comme les français Bazaine, Debré, Estève, Fautrier, Manessier, Mathieu, Soulages, les russes Poliakoff, de Staël, l'allemand Hartung, l'américain Jenkins, la portugaise Vieira da Silva, le chinois Zao Wou Ki, le canadien Riopelle, le Hollandais Bram Van Velde, parmi d'autres ... Mais dans ce mouvement de l'art abstrait, si créatif et si diversifié, il est l'un de ceux avec Hans Hartung, et Pierre Soulages, qui se distingue, par une pratique picturale qui laisse toute la place à la spontanéité du geste.
C'est à l' âge de quatorze ans ans, à Neuchâtel, qu'il découvre la peinture, en se passionnant pour Raphaël et Léonard de Vinci, au travers les livres, qui lui sont prêtés par son professeur Alfred Blailé. Mais très rapidement, à partir de 1919, il trouve également dans les oeuvres de Delacroix, Courbet ou Cézanne, matière à sa propre inspiration, lorsqu'il est reçu à l'Ecole Nationale des Beaux Arts de Paris, en suivant les cours du peintre Cormont, qui fut le professeur de Van Gogh et de Toulouse Lautrec.
Jusqu'à la veille de la guerre 1939-1945, il travaille en perfectionnant sa connaissance de la peinture, il restaure des tableaux anciens, il compose ses premières oeuvres abstraites, dont " Figures dans un jardin " en 1936, et s'adonne aussi à la musique, une autre passion.
Mais c'est l'année 1944 -1945, qui constitue un tournant dans l'oeuvre de Schneider. Dans un désir permanent de recherche, de renouvellement et d'invention, et en se présentant comme un peintre totalement abstrait et subjectif, il s'oppose aux idées d'artistes tels que Bazaine, Manessier ou Lapicque, qui affirment puiser leur inspiration dans la nature.
En 1947, Gérard Schneider expose pour la première fois avec Hans Hartung et Pierre Soulages au Salon des Surindépendants, en présentant avec eux des oeuvres très sombres, puis expose treize tableaux la même année à la Galerie Lydia Conti, qui lui valent la faveur des critiques.
L'année suivante, il est invité à la Biennale de Venise, où il est considéré comme l'un des artistes les plus significatifs de l'avant garde. Il expose une seconde fois à la Galerie Conti, et prend la nationalité française, pour décider finalement de rester à Paris.
Après avoir expérimenté de multiples techniques, il en arrive à une expression gestuelle de sa technique, où formes et couleurs éclatent avec force, émotion, passion, dans un romantisme moderne, où l'instantanéité et la véhémence dominent, traversées par des éclairs de joie ou de lumière.
" Il faut voir, dit-il, la peinture abstraite comme on écoute la musique, sentir l'intériorité émotionnelle de l'oeuvre sans lui chercher une identification avec une représentation figurative quelconque. Ce qui est important, ce n'est donc pas de voir l'abstrait, c'est de le sentir. Si une musique me touche, m'émeut, alors j'ai compris quelquechose, j'ai reçu quelquechose "
" Dans ce que je considère comme une évolution naturelle j'ai surtout apprécié la théorie surréaliste de la libération du subconscient. L'abstrait c'est la libération de tout conditionnement extérieur, c'est l'aboutissement d'un processus de création individuelle, de développement personnel dont les formes n'appartiennent qu'à moi-même. J'assimilerai cette démarche à l'improvisation musicale: quand je fais du piano pendant plusieurs heures, il m'arrive d'improviser en fonction d'un état psychologique précis; en peinture quand je prends une brosse ou un pinceau, une mécanique de création se déclenche et ma main vient porter un signe, préciser une forme, qui dépend de mon état intérieur; c'est une improvisation, une création spontanée."
Il se joint de 1949 à 1952 à ses amis Hartung et Soulages, pour participer à de multiples expositions, par lesquelles les critiques, dont en premier lieu l'écrivain Michel Ragon, les dénommeront les maîtres de " l'abstraction lyrique ".
Les années 1951à 1961, verront l 'affirmation de l'oeuvre en France et la consécration de Gérard Schneider à l'étranger, en Allemagne, en Belgique, en Italie, d'abord, au travers multiples expositions, dont celles de Tokyo et d'Osaka au Japon en 1960, où il est reconnu comme l'un des artistes contemporains parmi les plus considérables, puis aux Etats-Unis, où de nombreuses galeries, comme en particulier la Galerie Kootz, organisera durant cette période pas moins de cinq expositions consécutives.
Les années 1962 à 1972 sont les années " lumière " de Schneider. Ses talents de coloristes prennent de l'amplitude, les aplats de couleurs monochromes gagnent de l'espace dans la toile, elles deviennent forme et les formes deviennent couleurs.
En 1975, l'artiste reçoit le Grand Prix National des Arts, en France, attribué par le Ministère de la Culture, qui est une reconnaissance tardive, mais officielle par son pays d'adoption, de l'importance de son oeuvre.
Sa ville de naissance, Neuchâtel, en Suisse, lui consacre en 1983 une importante rétrospective, ainsi que la ville de Dunkerque, tandis qu'il poursuit son oeuvre avec des grandes compositions de peintures acryliques sur toile ou de gouache sur papier, toutes empreintes de lumière et de flamboyance, qui resteront parmi les plus belles. Il meurt le 8 juillet 1986. Source : le monde des arts
Si nous cherchons à connaître la valeur d'une oeuvre de Jean-Michel Atlan, tout dépend bien entendu du média : dessin ou aquarelle , peinture ou lithographies.
Jean-Michel Atlan
Le 14 Juillet a été rapidement traité par un nombre important d’artistes, de peintres notamment, ce qui souligne la place fondamentale qu’il occupe dès l’origine dans les mentalités collectives. Ces peintures ont longtemps fixé les regards sur l’événement en les orientant. Elles appartiennent à l’ensemble des peintures qui scandent les événements de 1789, commençant par l’ouverture des états généraux, le serment du Jeu de paume notamment. À travers les trois tableaux qui suivent, notre intention est de montrer comment trois peintres contemporains de la prise de la Bastille et de la fête de la Fédération nous livrent leur vision de cette journée à des moments différents de la révolution.
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Casimir Van den Daele
Petite fille endormie
André Hambourg (1909-1999)
Abraham Mintchine (1898-1931)
Georges Mathieu
Après des études de Lettres, de Droit et de Philosophie à l’Université de Lille, au terme desquelles il obtient une licence d'anglais en 1941, Georges Mathieu réalise ses premières peintures à l'huile (1942). Il exerce pendant quelques années le métier de professeur avant de se lancer dans une carrière artistique (Professeur d'anglais au lycée de Douai dans le nord en 1943 puis Professeur de français à l'Université américaine de Biarritz en 1945). En 1946, il monte sa première exposition au "Salon des moins de trente ans" (Paris). Il est le premier en France à réagir violemment contre l’abstraction géométrique et organise dès 1947 une série de manifestations en faveur d’un art libéré de toutes les contraintes et habitudes classiques qu’il nomme "l’Abstraction Lyrique", dont il se fait le promoteur. La même année il est promu Directeur des relations publiques de la compagnie américaine United States Lines (Paris). En 1950, il réalise ses premières peintures tachistes. L'année suivante, il effectue un séjour d'étude à Positano (Italie) où il opère un rapprochement entre la Gestalt théorie et l'Abstraction Lyrique. De 1953 à 1963, il est Rédacteur en chef de l'United States Lines Paris Review.
Composition en bleue
Théo Tobiasse (1927-2012)
Le peintre aixois Pierre CORNU aura connu une longévité exceptionnelle. Né en 1895 à Salon et mort à Aix-en-Provence en 1996, il a traversé le XXème siècle.
Cet élève d'Othon FRIESZ aurait certainement pu être un artiste important de ce siècle s'il n'avait pas cédé à la tentation d'une carrière facile. Les œuvres antérieures à son passage en galerie en attestent. Bien vendu en France et aux États Unis par son marchand, CORNU va répéter ses éternels nus au canapé dont même le format est standardisé pour satisfaire à la demande du commerce.
Jeune fille aux bas rouges
Huile sur toile, signée en bas à droite
Nature morte aux fruits
Promenade sur le pont
Jules Antoine VOIRIN (1833-1898)
Scène orientaliste en Algérie
Eugène Poughéon
Dans la France des années 1950, la peinture est à l'abstraction. La nouvelle école de Paris, avec Jean Bazainecomme chef de file, regroupe les peintres Maurice Estève,Charles Lapicque, Jean Le Moal, Alfred Manessier, Pierre Tal Coat, entre autres, et elle est soutenue par deux historiens de l’art, Bernard Dorival et Pierre Francastel. Pierre Dmitrienko s’y insère naturellement. En 1948, il fait partie du groupe Mains éblouies qui réunit la plupart des jeunes artistes abstraits et expose à la galerie Maeght. Au sein du groupe, Dmitrienko apporte quelque chose de personnel, un sens du sacré venu, peut-être, de la religion orthodoxe. Plus tard, il nommera certaines de ses toiles Icônes.
Pierre DIMITRIENKO (1925-1974)