Vol spectaculaire de 17 tableaux à Vérone
Le Museo Civico di Castelvecchio, à Vérone (Italie) a été victime jeudi 19 novembre d’un vol spectaculaire : 17 tableaux – un ensemble estimé entre 10 et 15 millions d’euros – ont été dérobés peu avant la fermeture des locaux et leur mise sous alarme. Trois hommes armés et masqués ont maîtrisé la caissière et le gardien présent, avant de décrocher les œuvres et de s’enfuir avec la voiture du gardien.
« C’étaient des professionnels, ils n’ont pas dit un mot » , a commenté le responsable de la communication de la ville Vérone, Roberto Bolis, qui pense que les voleurs répondaient à une commande. « Ils n’étaient visiblement pas des experts et ont surement pris des tableaux indiqués dans une liste, pas les plus précieux du musée. Des 17 œuvres volées, quatre ont vraiment de la valeur. », a-t-il ajouté. Flavio Tosi, maire de Vérone, pense aussi avoir à faire à des professionnels agissant pour un tiers : « ils connaissaient le musée, et savaient ce qu’ils cherchaient ».
Tableaux invendables
Les tableaux dérobés sont en effet répertoriés, et invendables sur le marché légal. Il s’agit de La Madone à la caille, de Pisanello, du Saint Girolamo pénitent de Jacopo Bellini, d’une Sainte Familled’Andrea Mantegna, de deux portraits de Giovanni Francesco Caroto, de cinq tableaux du Tintoret (Sainte Vierge allaitante, Transport de l’arche de l’alliance, Banquet de Baltasar, Samson etJugement de Salomon, plus un autre de son entourage), de deux tableaux peints par son fils Domenico, d’un Rubens, d’un Paysage et d’un Port de mer de Hans de Jode et du Portrait de Girolamo Pompéi de Giovanni Benini. Selon Roberto Bolis, seuls le Pisanello, le Bellini, le Mantegna et un des Caroto ont une importance majeure.
L’hypothèse d’un commanditaire a fait les délices de la presse, qui n’hésite pas à évoquer le fameux docteur No cher aux fans de James Bond, lequel faisait voler des chefs-d’œuvre dans les musées pour sa collection personnelle. Si l’idée est séduisante, dans la réalité, elle est très rare. Une autre piste est possible, celle d’une demande de rançon. Il y a un mois en effet, toujours en Italie, un homme se présentant comme un cambrioleur à la retraite a réclamé 150 000 euros en échange de la restitution d’un Portrait de femme peint par Klimt en 1917, qui a été dérobé en 1997 au musée d’art moderne de Plaisance (Piacenza). La police italienne a refusé la transaction, mais des associations locales ont lancé une collecte de fonds pour tenter de récupérer l’œuvre : de quoisusciter des vocations.