Yves Brayer, un maître de l'école de Paris
Yves Brayer
Peintre témoin de son temps, Yves Brayer s’est révélé comme un des maîtres de l’École de Paris. Le théâtre, la littérature, les paysages de Camargue ou des Baux de Provence et ses voyages ont été sources d’inspiration continue. Représentatif du courant de l’art figuratif, il a fondé « un classicisme sincère », reconnu par l’Académie des beaux-arts qui l’accueille en 1957 comme membre de l’Institut. Voici le regard de Lydia Harambourg sur soixante ans de peinture.
Yves Brayer fit partie des peintres qui, entre les deux guerres mondiales, éprouvèrent la nécessité de s'attacher à la réalité qui les entourait. Ceux-ci rejetant, sans pour autant les ignorer, les mouvements picturaux de la fin du 19ème et du début du 20ème siècles, se voulaient davantage les disciples de Vuillard et de Bonnard, tel le groupe de la Réalité Poétique, ou admirateurs de Courbet, tel le mouvement Forces Nouvelles. Si Brayer resta toujours indépendant, il comptait parmi ses amis Francis Gruber qui fut à l'origine du Nouveau Réalisme français des années 1950, et dont Bernard Buffet allait être le brillant exemple.
Yves Brayer est né à Versailles en 1907, mais la plus grande partie de son enfance se déroule à Bourges. A son arrivée à Paris en 1924, il prend le chemin des académies de Montparnasse, puis celui de l'Ecole des Beaux-Arts. Très jeune, il témoigne de sa personnalité et, des aînés comme Jean-Louis Forain, l'encouragent. Encore étudiant, il expose au Salon d'Automne et au Salon des Indépendants. En 1927 une bourse de voyage de l'Etat lui permet de partir en Espagne où la rencontre avec les maîtres du musée du Prado aura une influence décisive sur son œuvre future. Après un séjour au Maroc grâce à un prix créé par le Maréchal Lyautey, il décroche le Grand Prix de Rome en 1930. Tout d'abord il regrette l'Espagne, puis il se laisse emporter par la richesse de la vie italienne des années trente.
A son retour à Paris en 1934, il réunit sa moisson en une grande exposition à la Galerie Charpentier, faubourg Saint-Honoré, où le public découvre l'authenticité de ce peintre de vingt-sept ans au tempérament puissant et original.
Paris demeure son port d'attache, et, après avoir vécu dans le quartier du Panthéon, il s'installe, dès 1935, rue Monsieur le Prince, dans le sixième arrondissement. A diverses périodes, il peint dans Paris, alors même qu'il est étudiant, dans les années 1926 à 1929. Démobilisé à Montauban, il s'installe à Cordes sur Ciel dans le Tarn en 1940. Un musée lui sera consacré dans la plus belle salle de la mairie dès 1960. En 1942, il regagne la capitale où Jacques Rouché le charge d'imaginer ses premières maquettes de décors et costumes pour un ballet à l'Opéra de Paris. Il y demeure durant l'occupation et peint la ville enneigée, puis la ville libérée.
L'année 1945 marque une nouvelle étape dans son œuvre. En Provence, il réalise qu'il existe d'autres harmonies que celles des architectures créées par l'homme, celles de la nature pure et sauvage et il est bientôt fasciné par la diversité des Alpilles et leurs plissements calcaires, puis par les étendues de la Camargue peuplées de chevaux blancs et de taureaux noirs. Il se fixe bientôt en Provence plusieurs mois chaque année.
Après sa période noire espagnole, puis ocre et rouge italienne, il diversifie sa palette en introduisant des verts, des jaunes pâles et quelques bleus. Fortement attiré par les paysages méditerranéens, il retourne travailler en Espagne et en Italie, mais la Provence et la Camargue resteront ses lieux de prédilection jusqu'à la fin de sa vie.
Il entreprend divers voyages au Mexique, en Egypte, en Iran, en Grèce, en Russie, aux Etats-Unis et au Japon. S'emparant vite de la lumière et des rythmes de ces pays, il en rapporte de nombreux dessins et aquarelles.
Son goût pour le graphisme l'entraîne tout naturellement à pratiquer la technique de la gravure sur cuivre et de la lithographie; ainsi il réalise de nombreuses estampes et illustre des livres à tirage limité avec des textes de Blaise Cendrars, Henry de Montherlant, Baudelaire, Paul Claudel, Jean Giono, Frédéric Mistral, etc...
Yves Brayer est aussi l'auteur de décorations murales, de cartons de tapisseries, de maquettes de décors et de costumes pour le Théatre-Français, et les Opéras de Paris, Amsterdam, Nice, Lyon, Toulouse, Bordeaux ou Avignon.
Ses expositions particulières ont rendu ses œuvres familières dans de nombreux pays : à Paris tout d'abord, puis en France, en Europe et aux Etats-Unis. La bibliothèque Nationale présente en 1977 "Yves Brayer, Graveur" pour son soixante-dixième anniversaire, et le Musée Postal lui consacre une exposition de ses œuvres lors de la parution du timbre qui lui est demandé en 1978. Enfin le MUSEE YVES BRAYER est inauguré en Septembre 1991 aux Baux de Provence.
Il est présent dans divers musées et dans de nombreuses collections tant en France qu'à l'étranger. Il fut professeur à l'académie de la Grande Chaumière pendant cinquante ans, Président du Salon d'Automne pendant cinq ans et, au titre de membre de l'Académie des Beaux-Arts, conservateur du Musée Marmottan à Paris pendant plus de onze ans.
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Yves Brayer, paysage de Camargue
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