Yvonne Mottet, estimation et cote
Quelle est l'estimation d'un tableau de Yvonne Mottet ?
Yvonne Mottet est une artiste peintre née le à Lyon. Épouse de Bernard Lorjou (1908-1986), elle est morte d'une longue maladie le 12 septembre 1968 à Saint-Denis-sur-Loire. Son nom demeure attaché à l'École de Paris et au mouvement de la Jeune Peinture.
Fille de polytechnicien passionnée par la peinture dès l'enfance, Yvonne Mottet lui consacre en autodidacte tous ses loisirs d'adolescente. Elle gagne Paris à la fin de ses études secondaires effectuées en Algérie, échappant ainsi à un mariage avec un riche Lyonnais auquel elle est destinée, et suit les cours de François Desnoyer.
Le 3 octobre 1927, Yvonne Mottet entre dans l'atelier de dessin (situé rue Tourlaque) qui a été fondé par les Soieries Ducharne et qui est vu comme un vrai lieu d'apprentissage et de création. Elle se dit donc alors non encore « artiste peintre » mais « dessinatrice » et elle y rencontre Bernard Lorjou avec qui elle s'installera successivement au 61 rue Damrémont, square Carpeaux puis, en 1934, au 19 rue du Mont-Cenis.
Lorsque la Grande Dépression en France conduit les Soieries Ducharne à fermer leur atelier de dessin en 1930, Yvonne Mottet et Bernard Lorjou poursuivent en indépendants leurs créations pour la haute couture, avec un succès inespéré : « leurs tissus reproduits dans le monde entier habillèrent la Duchesse de Windsor, Jeanne Aubert, Marlene Dietrich et Dolores del Rio. Les fabricants venaient de Londres, de New York, de Budapest et de Tokyo pour leur acheter des maquettes de tissus. Cette réputation permit au couple de peindre en paix. »
En 1931, Yvonne Mottet effectue avec Bernard Lorjou un voyage en Espagne (assorti d'une brève extension au Maroc) où ils sont communément éblouis par les tableaux d'El Greco à Tolède, de Vélasquez et de Goya au musée du Prado de Madrid.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, elle est, aux côtés de Bernard Lorjou, actrice engagée du Manifeste de l'homme témoin qui, autour du critique d'art Jean Bouret, prône un retour au réalisme contre les tendances de l'art contemporain, tout particulièrement contre l'art abstrait. Elle participe de la sorte le 21 juin 1948 à la Galerie du Bac à l'exposition « L'homme témoin » avec Bernard Lorjou, Paul Rebeyrolle, Gaston Sébire, Michel Thompson et Michel de Gallard, et se constitue avec eux Groupe de l'homme témoin, rejoint en 1949 par Bernard Buffet, André Minaux et Simone Dat pour bientôt fonder le mouvement de la Jeune Peinture.
La première rencontre d'Yvonne Mottet avec le marchand de tableaux Georges Wildenstein date de 1953. 1955 est l'année où « sa peinture se libère : le dessin, toujours présent en trame, s'efface au profit de la couleur ». Yvonne Mottet s'en justifie : « il n'est pas vrai que le dessin soit le support de la couleur. La couleur à son maximum n'a plus de dessin apparent. Le dessin peut être couleur ; la couleur est toujours dessin ». Parallèlement à la peinture, elle travaille la lithographie chez Fernand Mourlot.
Yvonne Mottet n'a que 62 ans lorsqu'en 1968, après deux grands voyages (New York et le Japon) et de dernières vacances à Majorque (depuis 1964 elle revenait régulièrement peindre à Pollença), elle est emportée par la leucémie. « Son nom va rester, et restera auprès du tien » écrit alors à Lorjou leur ami Bernard Buffet12. Elle repose à Saint-Denis-sur-Loire où une rue porte aujourd'hui son nom.
Bernard Lorjou disait d'elle :
n
« Dans l'exercice de notre art, elle était toujours très en avant de nous tous. »
Des prix très disparates en vente aux enchères pour les tableaux de Yvonne Mottet
Une nature morte de petit format s'est vendue 470 euros, bien en deçà de l'estimation fixée à 700 /1.000 euros.
De nombreux tableaux restent invendus et n'atteignent guère que quelques centaines d'euros
Seuls deux tableaux de très grand format on atteint des prix supérieurs.