Niki de Saint Phalle, la "nana" s'expose au Grand Palais

niki-de-saint-phalle-grand-palais-exposition

Niki de Saint Phalle, exposition

17 Septembre 2014 - 02 Février 2015 au Grand Palais, Galeries nationales

Niki de Saint Phalle (1930-2002) est l’une des artistes les plus populaires du milieu du XXème siècle, à la fois plasticienne, peintre, sculptrice et réalisatrice de films. Si elle est surtout connue du grand public pour ses célèbres «Nanas», son œuvre s’impose aussi par son engagement politique et féministe et par sa radicalité. 

C’est la plus grande exposition consacrée à l’artiste depuis vingt ans et un nouveau regard porté sur son travail. Plus de 200 œuvres et archives, beaucoup inédites, émaillent un parcours chronologique et thématique de 2000 m2 ponctué d’écrans sur lesquels l’artiste commente son travail. Des maquettes de projets architecturaux et une sculpture-fontaine (L’Arbre de Vie) devant l’entrée du Grand Palais, permettront d’évoquer l’ampleur et la diversité́ de son œuvre publique.

La vie et l'oeuvre de Niki de Saint Phalle sont liées de façon quasi indissoluble comme chez peu d'artistes de sa génération.

Catherine Marie-Agnès Fal de Saint Phalle naît le 29 octobre à Neuilly-sur-Seine sous le signe du scorpion ascendant scorpion. Son père, propriétaire, avec ses sept frères, de la banque familiale, était devenu en 1927 directeur de la filiale new-yorkaise. Mais suite au crash boursier il avait perdu toute sa fortune en 1930. Marie-Agnès et son frère John sont envoyés chez les grands-parents paternels en France où ils passeront les trois années suivantes. 
En 1933 Marie-Agnès rejoint ses parents à Greenwich, dans le Connecticut. Elle passe régulièrement les mois d'été en France au château de Filerval, propriété de son grand-père maternel. 
En 1937 sa famille s'installe dans un appartement à New York, et Marie-Agnès est envoyée à l'école religieuse du Sacré-Coeur, d'où elle sera renvoyée en 1941. On l'envoie dans le New Jersey chez ses grands parents qui ont quitté la France à cause de la guerre. Un an plus tard Niki revient vivre chez ses parents, qui l'inscrivent à la Brearly School à New York. Elle lit Edgar Allan Poe, Shakespeare et les tragédies grecques. Elle participe aux représentations théâtrales de l'école et écrit ses premières pièces et poèmes. 
En 1944 Niki peint en rouge vif les feuilles de vigne qui couvrent pudiquement les statues grecques de l'école. La directrice décide qu'elle ne sera gardée qu'à condition qu'elle soit suivie par un psychiatre. Ses parents l'envoient en pension à l'école religieuse de Suffren, dans l'Etat de New York. En 1947 Niki de Saint Phalle passe son baccalauréat à la Oldfield School dans le Maryland.
A 18 ans elle décide de quitter le carcan familial et épouse Harry Mathews, un jeune, riche et beau jeune homme. Ils auront deux enfants : Laura (1951) et Philip (1955). Elle se révolte contre le rôle de femme qui lui est destiné, mais elle ne parvient pas encore à s'en détacher. Niki rêve encore d'une vie d'actrice et travaille comme mannequin pour des revues de modes telles Vogue et Harper's Bazaar et une photo d'elle parait en couverture de Life Magazine.

La conscience douloureuse qu'elle a de la contradiction entre ses aspirations à l'indépendance et sa vie quotidienne est telle qu'on doit l'hospitaliser en 1953 pour une grave crise nerveuse. Elle continuera pendant ce séjour à peindre à l'huile et sa volonté de devenir artiste l'aidera à surmonter cette crise.
Elle apprend à assumer son agressivité. D'abord de façon passive en collectionnant les pistolets, les couteaux et les instruments de boucher pour les assembler en montages. Avec ces instruments meurtriers elle menace dans son imagination tous les hommes qui pourraient constituer pour elle un obstacle émotionnel ou réel. Puis elle envoie des fléchettes sur des figures symboliques de ces hommes et tire dessus avec une arme. L'acte de tirer revêt alors pour Niki une signification de plus en plus importante, de sorte que les attributs masculins passent bientôt au second plan. Elle tire sur tous les objets possibles et imaginables qu'elle a auparavant retravaillé avec du plâtre et des couleurs pour en faire des reliefs. C'est quand elle est admise au sein du groupe des "Nouveaux Réalistes" et que la presse internationale commence à s'intéresser à ses actions de tir qu'elle comprend qu'elle a atteint son but, celui d'être une "artiste professionnelle".

En 1955 elle découvre l'architecture de Gaudi et sa manière d'utiliser des matériaux décoratifs et des objets trouvés pour animer artistiquement les surfaces. Le rêve de réaliser un jour son propre jardin de sculptures est né. C'est en 1974 lors d'un séjour à Saint Moritz pour une cure de repos qu'elle rencontre Marella Caracciolo, princesse napolitaine et épouse de Giovanni Agnelli. Les deux femmes se lient d'amitié. Après avoir vu une maquette du projet les frères de Marella sont très enthousiastes et ils mettent un terrain, situé en Toscane, à la disposition de Niki afin d’y créer son jardin de sculptures. Inauguré en 1998, le Jardin des Tarots est continuellement enrichi de nouvelles œuvres intégrées par l'artiste à l'ensemble.

En 1960 Niki et Harry se séparent et à la fin de l'année elle s'installe avec Jean Tinguely impasse Ronsin où ils partagent le même atelier. Leur vie de couple privée comme professionnelle est turbulente et ressemble bien souvent à une partie de ping-pong, dans laquelle : " on se lançait sans arrêt la balle " comme le décrivait Niki. Le fil conducteur de leur relation " Who is the monster, you or I " nous est donné par Niki en personne. 

La reconnaissance de son oeuvre ne fut pas immédiate. Son monde pictural anticonformiste et direct n'est tout d'abord pas pris au sérieux. Dès 1962 pourtant, le célèbre galeriste Alexander Jolas lui donne l'occasion de présenter son travail. En 1965, elle montre à Paris ses premières Nanas de papier mâché, fil de fer et laine. Après avoir été ignorée ou méconnue, son oeuvre obtient enfin une reconnaissance générale en 1980, lors de la grande rétrospective organisée au Centre Georges Pompidou. Le public découvre alors la richesse et l'étendue de ses recherches artistiques. Niki trouve d'ardents défenseurs de son oeuvre en Hollande et en Allemagne. En 1973, malgré une opposition farouche, la ville de Hanovre lui commande la réalisation de trois nanas monumentales. L'artiste n'oublia jamais cet engagement et gratifia, en 2000, le Sprengelmuseum de Hanovre d'une importante donation. En 1980, la cité d'Ulm montre pour la première fois son œuvre graphique. Enfin sa popularité culmine en 1992, lors de l'importante exposition de Pontus Hulten à Bonn.

Elle meurt le 21 mai 2002, à San Diego en Californie, des suites d'une longue maladie. En raison de son travail avec le polyester, matériau dont on ignora longtemps la toxicité des émanations, elle souffrait d'une affection chronique des voies respiratoires.

 

Retrouvez l'article interview de la fille de Niki de Saint Phalle Bloum Cardenas paru dans le Figaro

Autre article sur Expertisez Magazine : Niki de Saint Phalle, impressions

Retrouvez la sérigraphie de Niki de Saint Phalle, Attention Dragueurs, sur Expertisez.com

Si vous possédez un tableau de Niki de Saint Phalle, notre maison de vente aux enchères vous communique gratuitement une estimation en ligne, vous permettant d'évaluer à sa juste valeur votre tableau. Nous vous proposons ensuite une assistance pour la vente de votre oeuvre, bénéficiant des conseils de nos experts.  Notre cabinet intervient également dans le cadre de succession, de partage, et d'assurance.

Niki de Saint Phalle

 

Articles en rapport